Des milliers de lycéens ont provoqué d’importants dégâts vendredi à Brazzaville et dans plusieurs grandes villes du Congo en manifestant leur colère contre l’annulation des épreuves du baccalauréat, selon la police et des témoins.
Les épreuves du baccalauréat ont commencé mardi dans tout le pays mais les médias d’État ont annoncé vendredi matin, au dernier jour des épreuves, que l’examen était annulé pour cause de fraudes massives.
Des milliers de candidats ont appris l’annulation alors qu’ils étaient déjà dans leur centre d’examen et ont rapidement manifesté avec violence leur mécontentement.
A Ouenze, dans le nord de la capitale congolaise, les candidats ont brisé les portes et fenêtres de leur établissement et ont caillassé des voitures, selon des sources proches de la Direction de surveillance du territoire (DST).
Au quartier Bacongo (sud de la capitale), des élèves ont érigé des barricades et brûlé des pneus, avant d’être dispersés rapidement à coup de bombes lacrymogènes par la police, selon ces mêmes sources.
Situé dans le même quartier, le ministère de l’Enseignement primaire et secondaire a été directement visé par les jeunes : selon un correspondant de l’AFP, sa cour était jonchée de pierres lancées par les élèves en colère et un portail y avait été en partie défoncé.
Le calme est revenu en ville après une heure de manifestation environ, mais la capitale a tourné au ralenti toute le journée.
A Pointe-Noire, capitale économique du pays, sur la rive atlantique, des saccages similaires ont également été signalés, selon des témoins joints par téléphone.
Les émeutes ont aussi touché Dolisie, troisième ville du Congo, dans le sud du pays, où la bibliothèque de l’unique lycée a été incendiée, selon une source municipale. Des témoins ont encore signalé des saccages à Impfondo, dans l’extrême nord.
Le colonel Jules Monkala Tchoumou, porte-parole de la police, assure que dans tout le pays, il n’y a eu ni mort, ni blessé, ni arrestation en rapport avec ces émeutes.
Le ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, Hellot Matson Mampouya, a annoncé à la presse que le directeur des examens et concours avait été arrêté et qu’il était interrogé après la publication sur internet de plusieurs sujets des épreuves.
Il a promis que les lycéens seraient convoqués rapidement pour repasser les épreuves du bac.
Dans l’après-midi, le compte Twitter officiel du président Denis Sassou Nguesso renvoyait vers un court micro-trottoir vidéo mettant en exergue deux slogans: Nos jeunes sont fiers d’être Congolais et Nos jeunes veulent la paix.
Le Congolais est libre d’exprimer sa liberté là où il veut, déclare l’un des six jeunes gens apparaissant sur ces images.