La part des marchés financiers africains (actions et obligations) dans le financement des entreprises reste modeste, selon un rapport sur «La désintermédiation du financement des entreprises en Afrique» publié le 23 octobre par Paris Europlace. Quelque 35 milliards de dollars de capitaux seulement ont été levés sur les marchés actions africains et 100 milliards de dollars ont été empruntés sur les marchés obligataires d’entreprises au cours de cinq dernières années, souligne ce rapport. En face, le secteur bancaire possède un encours de crédit aux entreprises de 750 milliards de dollars.
La contribution du capital investissement au financement des entreprises africaines reste aussi faible: 13 milliards de dollars entre 2008 et 2014.
Selon une étude de la BAD, 40,8 % des entreprises de taille moyenne considèrent pourtant l’accès au financement comme un obstacle majeur en Afrique. Et 22,2 % d’entre elles seulement obtiennent des prêts bancaire !
Le manque d’engouement entreprises africaines pour la levée des fonds sur les marchés financiers, dits marchés «désintermédiés», s’explique essentiellement par une question de taille (90% des entreprises africaines sont des PME) ainsi que par des raisons d’ordre culturel. «Les entreprises africaines sont des groupes familiaux qui craignent beaucoup la dilution du capital et la perte de contrôle. Elles sont réticentes à délivrer toutes les informations nécessaires et ont rarement la taille suffisante pour atteindre le montant minimal de levée de fonds sur les marchés actuels», souligne Karim Zine-Eddine, directeur des études et des relations avec l’Afrique à Paris Europlace.
avec agenceecofin