Ils sont réunis pour sensibiliser et former des personnels à la sécurisation des installations électriques dans les domiciles.
Le constat est alarmant. Selon les experts en sécurité électrique, près de 85% des incendies au Cameroun sont d’origine électrique. Les plus retentissants sont recensés dans les marchés, causant des morts et des dégâts économiques considérables. Face à ce drame, les experts de six pays africains (Benin, Côte-d’Ivoire, Gabon, Niger, Sénégal et Cameroun), membres du Groupe de travail Afrique de la Fédération internationale pour la sécurité des usagers de l’électricité) Gta-Fisuel, tirent la sonnette d’alarme. Ils sont issus des entreprises privées et organismes de régulation et de contrôle de conformité du secteur de l’électricité de leurs différents pays. Réunis du 24 au 30 octobre en cours à Douala, ces derniers vont sensibiliser des usagers sur les risques électriques relatifs à l’utilisation du matériel de contrefaçon et partager des expériences de la pratique du contrôle de conformité.
Selon Désiré Nansi, directeur général de Technoz, entreprise spécialisée dans la réalisation des installations électriques, la plupart des bâtiments privés et administratifs ne sont pas réalisés dans la conformité. Pourtant, dans son article 76, la loi no 2011/022 du 14 décembre 2011 régissant le secteur de l’électricité instaure un contrôle obligatoire des installations électriques dans les domiciles avant mise sous tension. La norme NC 244C15100/2011-08 de l’Anor sur les installations à basse tension ainsi que l’arrêté conjoint Minmidt/Minee du 20 juin 2012 la rend d’application obligatoire.
Malgré l’existence de ce cadre législatif et normatif, déplore Désiré Nansi, les textes d’application trainent à être élaborés et adoptés par les administrations compétentes. Pour les experts, L’Etat camerounais doit prendre ses responsabilités pour l’application de ladite loi et doter l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel), d’un pouvoir de contrôle de conformité et de répression en cas du non-respect par des usagers. Sur ce plan, le Benin semble avoir pris la mesure de cette exigence. D’après Bill Akouedenoudje, directeur général de l’agence de régulation Controlec, le contrôle des installations électriques internes a été rendu obligatoire depuis 1998. Depuis 2008, poursuit ce dernier, les populations ont été sensibilisées et 120.000 contrôles payés par les ménages.
La sensibilisation des personnes sur l’achat du bon matériel afin d’éviter les risques électriques liés à la contrefaçon doit être accentuée. En marge des assises ouvertes hier, une session de formation avec ateliers pratiques sur le terrain sera organisée par l’association Promotelec basée en France. Pour Bruno Gendron, formateur, il s’agit de former les cadres des entreprises sur le diagnostic et la mise en sécurité des installations électriques des bâtiments d’habitation existants. Notamment sur les six points essentiels qui sont entre autres : avoir un dispositif de coupure générale accessible à l’occupant du domicile, un dispositif différentiel qui détecte les fuites de courant par la prise de terre, la protection de chaque circuit par des surcharges, la protection des fils par des conduits.
avec mutation-online