L’affaire avait fait grand bruit, on peut désormais chiffrer cette pratique. Les touchers vaginaux et rectaux pratiqués sur des patients sous anesthésie générale à l’hôpital par des étudiants n’ont le consentement des personnes que dans 67% des cas annonce le ministère de la Santé.
Un pourcentage sorti du rapport de la Conférence des doyens de facultésremis à la ministre Marisol Touraine et qui montre l’ampleur du phénomène.
Cette pratique, réalisée à des fins pédagogiques, avait été révélée en février dans une tribune d’une cinquantaine de médecins, journalistes et féministes. Le chiffre de 67% concerne les étudiants dans les trois premières années de la formation générale. Pour ceux qui sont plus avancés dans leur cursus, le consentement est recueilli dans 80% des cas.
Des chiffres sous-évalués
Le rapport indique qu’«il n’existe pas sur ce point de schéma général» d’après Slate, qui a pu le consulter. En clair, les pratiques varient selon les sites et parfois au sein même d’un établissement. Mais ces données pourraient être sous-évaluées puisqu’elles reposent sur les déclarations des doyens de facultés de médecine. Ces derniers ne savent pas forcément ce qu’il se passe dans leur établissement.
«L’Etat sera d’une extrême fermeté face à ces pratiques inacceptables, qui portent atteinte à l’intégrité du corps humain et aux droits fondamentaux des patients» prévient le ministère de la Santé qui veut approfondir les résultats de l’enquête. Pour y parvenir, une mission d’inspection va être lancée au sein des établissements de santé. Elle va être confiée à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et à l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR).
avec leparisien