C’est une histoire en quatre actes – ou plutôt quatre coups de téléphone – qui résume l’épilogue du coup d’État manqué au Burkina et la chute du couple Diendéré
Acte 1. Le 27 septembre, quarante-huit heures avant l’assaut des forces armées contre Naaba Koom, dernier bastion des putschistes. Dans une ultime tentative pour empêcher un combat fratricide, Faure Gnassingbé, le président togolais, appelle Gilbert Diendéré et lui propose de l’exfiltrer vers le Togo en compagnie de son bras droit, le colonel-major Boureima Kéré. Refus catégorique.
Acte 2. Le 30 septembre, au lendemain de l’assaut victorieux et alors que Diendéré s’est réfugié chez le nonce apostolique, c’est cette fois Michel Kafando, le président de la transition, qui appelle Faure Gnassingbé : « Seriez-vous prêt à accueillir l’épouse et le fils de Diendéré ? » Les médiateurs chargés de maintenir le lien entre Diendéré et les autorités et de négocier sa reddition lui ont soufflé cette idée afin de « rassurer » le général. Au même moment, Fatou Diendéré se terre quelque part dans un quartier de Ouagadougou…
Le Premier ministre s’oppose à l’exfiltration de Fatou, qu’il croit mouillée jusqu’au cou dans le putsch
Acte 3. Le lendemain, le 1er octobre. Faure fait savoir qu’un avion est prêt à décoller pour Ouaga. Kafando lui répond que ce n’est plus nécessaire. Entre-temps, le président burkinabè a discuté avec Isaac Zida, et il apparaît que le Premier ministre s’oppose à l’exfiltration de Fatou, qu’il croit mouillée jusqu’au cou dans le putsch.
Acte 4. Même jour, en début d’après-midi. Diendéré, qui a obtenu des assurances pour sa sécurité, se rend aux autorités sous l’œil des médiateurs, parmi lesquels Tulinabo Mushingi, l’ambassadeur des États-Unis. Ce dernier reçoit un appel de Fatou : « Où emmène-t-on mon époux ? » Fatou fond en larmes. Rideau.
avec jeuneafrique