Le 21 octobre 2015, le fonds fiduciaire de l’Initiative pour l’alimentation en eau et l’assainissement en milieu rural (RWSSI, Rural Water Supply and Sanitation Initiative) de la Banque africaine de développement (BAD), a annoncé un don de trois millions d’euros pour appuyer la mise en œuvre des stratégies nationales de reconstruction post-Ébola de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone.
Ce don du Fonds fiduciaire RWSSI entend renforcer la résistance au virus Ébola dans les pays touchés par l’épidémie en améliorant durablement l’alimentation en l’eau et l’assainissement pour les populations les plus vulnérables. Il est appelé à jouer un rôle de catalyseur pour mieux répondre aux épidémies, rapporte un communiqué de la BAD publié mardi.
La propagation sans précédent du virus Ébola en 2014 s’est avérée étroitement liée au manque de capacités et de ressources, insuffisantes pour répondre rapidement et efficacement à l’épidémie. Les différents épicentres de l’épidémie dans les trois pays affectés sont situés dans des zones frontalières rurales reculées, où les taux de couverture en eau potable et en assainissement sont très bas.
Au Libéria, par exemple, plus de 50 % des 656 établissements de santé que compte le pays sont dépourvus d’eau ou d’assainissement dans leurs locaux. En Sierra Leone, ce sont 3 000 écoles qui en sont privés. En Guinée, 29 % des ménages en milieu rural n’ont aucun accès à des sanitaires.
Dans son soutien à la relance post-Ébola, le Fonds fiduciaire RWSSI démontre une fois de plus sa volonté d’asseoir un développement durable en privilégiant les plus démunis.
L’objectif est de veiller à ce que les communautés rurales soient formées pour gérer et entretenir elles-mêmes les installations d’eau et d’assainissement, et qu’elles soient sensibilisées aux avantages sanitaires et économiques, à savoir la réduction des maladies transmises par l’eau, moins de temps consacré aux corvées d’eau et moins d’argent dépensé en soins de santé.
L’expérience montre que, même si l’épidémie d’Ébola a été contenue, la menace du virus dans la région reste latente. « La lutte ne doit pas perdre son élan et notre don doit répondre aux besoins les plus immédiats des communautés les plus exposées. Nous allons commencer dès maintenant à renforcer leur capacité à prévenir et à répondre à une autre crise », a déclaré Mohamed El Azizi, directeur du Département de l’eau et de l’assainissement de la BAD.
S’appuyant sur les programmes d’aide d’urgence antérieurs que la BAD a déployés dans la lutte contre Ébola, ce don de l’initiative RWSSI relève du Fonds d’investissement social pour la relance post-Ébola, à l’instar du prêt octroyé au secteur de la Santé en Sierra Leone et en Guinée, d’un total de 30 millions d’euros. Le Secrétariat de l’Union du fleuve Mano s’est vu confier ces fonds, qui seront décaissés conformément aux plans de relance post-Ebola respectifs des pays ciblés, dans un travail de coordination avec les autres partenaires.
avec abidjan911