Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE en Haïti en images

Sans Etat. Il faut aider un pays où tout est faillite. La Libye, les migrants, les morts, l’esclavage. Que faut-il retenir?
Retenons qu’il y a des marchés de migrants réduits en esclaves. Personne ne le nie. Parce que des Noirs venus d’Afrique sub-saharienne sont capturés, livrés et vendus comme esclaves par des mafias de passeurs bien organisés depuis les pays d’origine et de transit.
Il y a des siècles, ce commerce honteux avait existé et à l’école, on enseigne que la traite négrière a vidé l’Afrique de ses bras valides. Ce qui se passe en 2017 en Libye n’est pas totalement différent de ce qui s’est passé aux 16ème, 17ème, 18ème et 19ème siècles, quand des rois africains ont trouvé dans ce commerce honteux une source d’enrichissement.
En 2017, les rois ont cédé la place à des voyous qu’il faut retrouver et sanctionner pour crimes contre l’humanité.
En réalité, il y a ceux qui sont vendus. Il y a aussi toutes ces femmes migrantes venus des pays de départ, qui sont contraintes de se prostituer par la force, pour payer leur liberté et le peu de dignité humaine qui leur reste.
Il y a quelques semaines à Abidjan, lors du sommet UA/UE, je plaidais auprès des EuroDéputés pour qu’un plan de reconstruction de l’Afrique soit élaboré et mis en œuvre afin de permettre à l’Afrique de rattraper son retard sur le plan des infrastructures notamment, des routes, l’électrification du continent, pour que le rêve de transformation de nos matières premières agricoles soit enfin une réalité et que tous ces jeunes, qui malgré les nombreuses déclarations et les dangers encourus par le voyage à risques via la Libye, ne soient plus tentés d’aller chercher en Europe ce que nos États pourraient désormais leur offrir sur place.
Il faut un plan Marshall que j’appellerai moi, un plan européen pour l’Afrique. Ce plan doit être doté d’un fonds provenant de la dette, de dons, de contributions de la banque mondiale et du fonds monétaire international et d’appuis budgétaires que l’Europe n’a jamais cessé d’apporter à certains pays africains.
Si nous voulons réellement combattre la crise des migrants en Libye, il nous faut oser collectivement pour sortir les pays africains et certains pays ACP comme Haïti, de la pauvreté, de la corruption et de la mauvaise gouvernance, principales raisons de l’immigration risquée de nos jeunes vers l’Europe et ici en Haïti, vers le Chili.
L’Europe a qui a profité l’esclavage jusqu’à son abolition en 1865 aux Etats-Unis, le doit à l’Afrique.
Ce sera une façon déguisée mais surtout plus humaine de contribuer un peu à une réparation que, avant nous, d’autres auraient pu demander.
C’est mon plaidoyer sur la question de la Libye, qui en réalité, cache bien de non-dits liés à l’absence de bonne gouvernance et au déficit d’infrastructures socio-économiques qui auraient pu contribuer à maintenir sur place ces bras valides dont les pays africains ont besoin pour leur développement.