L’un des membres du directoire de la Bundesbank réaffirme officiellement son opposition à la fin annoncée de la plus grosse coupure d’euros. Il estime qu’au cours de la prochaine décennie, la BCE devrait produire un billet de 500 euros plus sécurisé.
L’Allemagne reste très attachée aux paiements en liquide et sa banque centrale milite pour l’émission d’un nouveau billet de 500 euros, coupure pourtant condamnée par une décision de la BCE en mai 2016. “Dans la population, on craint que l’argent liquide ne soit aboli”, a déclaré à l’agence de presse allemande DPA, Carl-Ludwig Thiele, l’un des six membres du directoire de la Bundesbank.
Alors que le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau juge que la fin des billets de 500 euros contribuera à “lutter contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme”, son collègue allemand se montre plus que dubitatif: “Je ne cache pas que dans les pays appliquant une limite supérieure pour les paiements en liquide, il y ait moins de criminalité qu’en Allemagne où on n’applique pas de limite. Il devrait être préférable de combattre le crime lui-même. Les citoyens pourraient autrement avoir l’impression que les symptômes de la criminalité, mais pas les causes, sont combattus” assène ce banquier cité par le site allemand zeit.de.
Les billets actuels resteront échangeables
Carl-Ludwig Thiele souligne également que l’arrêt de l’émission du plus gros billet jamais émis en euros entraînera des coûts supplémentaires pour la banque centrale allemande: “Sa disparition nécessitera de produire davantage de 50, 100 et 200 euros. Or, la Bundesbank doit en supporter environ un quart du coût”, rappelle-t-il. Celui qui a été chargé du rapatriement de l’or de la Bundesbank, veut croire que la BCE profitera de l’émission de billets encore plus sécurisés pour, “au cours de la prochaine décennie”, produire à nouveau des coupures de 500 euros .
La dernière campagne de fabrication du billet de 500 euros date de 2014. Même après la fin de leur émission, actée pour la fin 2018, ces grosses coupures en circulation conserveront leur valeur d’échange et de moyen de paiement, sous réserve qu’elles soient acceptées. De même, il sera toujours possible de les échanger auprès des banques centrales de la zone euro sans limite de temps.
Selon une étude de la BCE, près de 20% des citoyens de la zone euro déclaraient en 2016 avoir des billets de 200 ou 500 euros en leur possession. Une proportion en baisse par rapport à une étude comparable réalisée en 2008 sur les huit pays de la zone euro de l’époque.
Avec bfm