Si en imaginant quels métiers pourraient arriver en tête du palmarès du bonheur professionnel, vous avez pensé à pédiatre, pompier ou encore pilote de ligne, eh bien vous avez tout faux ! Pour être épanoui dans sa vie professionnelle et personnelle, mieux vaut choisir un travail de web développeur ou encore d’analyste financier.
Pour être heureux gardez du temps pour votre vie privée. L’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est l’un des premiers critères de bonheur pour les travailleurs, bien avant l’intérêt du travail et l’ambiance. Problème, ce n’est pas toujours facile de concilier les deux. Cela devient même de plus en plus compliqué.
Une étude du site américain pour l’emploi, Glassdoor, montre que la qualité de vie au travail s’est détériorée, ces dernières années. L’indice de satisfaction professionnelle a même dégringolé entre 2009 et 2015. Pourtant, certains emplois permettent réellement de conserver une bonne qualité de vie et un bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Le site Glassdoor a ainsi répertorié les vingt meilleurs métiers à exercer en 2015.
Web développeur en tête
Surprise, parmi le palmarès pas de chirurgiens, ni de journalistes et encore moins de policiers. Les meilleurs métiers à exercer sont tournés vers le marketing, les probabilités, l’analyse de données ou encore les ressources humaines. En interrogeant les internautes, Glassdoor a déterminé que le travail qui rapportait la plus grande satisfaction personnelle et le meilleur ratio travail/vie privé, était celui de développeur web. Viennent tout de suite après, les métiers de directeur commercial, d’analyste financier, de directeur marketing ou encore de directeur en ressources humaines.
Rien de très surprenant pour Yves Lasfargue, directeur de l’Obergo (Observatoire des conditions de travail et de l’ergostressie), qui rappelle que l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle est la clé de la qualité de vie au travail. « Les métiers très qualifiés et avec une grande autonomie tels que web développeur ou analyste financier, sont des professions à haut taux de satisfaction professionnelle, car ils permettent un certain équilibre », explique le chercheur, qui nuance toutefois, «ce sont des métiers où les gens se disent le plus heureux, mais c’est aussi au sein de ces professions qu’il y a le plus grand nombre de burn-out. Car, la pression est grande et à partir d’un certain âge on est vite mis au placard.»
Quel constat pour la France ?
En France, près d’un salarié sur trois a du mal à concilier vie professionnelle et vie privée, révèle une étude TNS Sofres, selon laquelle « un tiers des salariés estime consacrer trop de temps à leur travail ». Plus inquiétant encore, la moitié des salariés reconnaît rencontrer de réelles difficultés à dégager du temps pour sa vie sociale : « 51% rencontrent des difficultés à passer du temps avec leurs proches et 48% à s’accorder des sorties. » Mais également pour leur vie de famille : « 55% des parents estiment qu’il leur est difficile (dont 16% impossible) de s’occuper de leurs enfants comme ils le souhaiteraient et 49% éprouvent des difficultés à passer suffisamment de temps avec leur conjoint. » Pour Jérôme Tougne, directeur associé de Stimulus, un cabinet de conseil dans le bien être et la santé au travail, «on assiste à une montée des exigences des salariés vers une meilleure qualité de vie. Pour eux, cette qualité passe par l’articulation des temps professionnels et privés.»
Les salariés pessimistes quant à l’évolution des conditions de travail
Difficile donc de concilier travail et vie privée. Et l’heure n’est pas à l’amélioration. D’après l’étude TNS Sofres, les salariés interrogés sur l’évolution de la qualité de leur équilibre vie professionnelle/vie privée, sont « plus nombreux à se rendre compte d’une dégradation (34%) que d’une amélioration (21%). Les cadres se montrent encore plus négatifs (39%). » Pour Yves Lasfargue, « il y a, depuis plus de dix ans, un vrai problème de répartition entre vie privée et vie professionnelle », notamment à cause de l’hyperconnectivité. Les salariés sont, sans cesse, sollicités par des mails, des appels, des textos et le volume de données à traiter ne cesse de croître. Un cadre moyen reçoit plus de 150 sollicitations communicationnelles par jour, soit une interruption toutes les quatre minutes.
Le salarié lui aussi est responsable. « Nous avons pris l’habitude de ne pas nous déconnecter et de rester sans cesse à l’affût, ajoute Yves Lasfargue. La vie professionnelle déborde sur la vie privée, mais la vie privée a aussi tendance à déborder sur la vie professionnelle. Qui n’a jamais commandé un livre ou réservé une place de concert au boulot? Un cadre passe en moyenne une heure par jour à faire autre chose que travailler pour son entreprise.» Un constat que partage Jérôme Tougne : « Beaucoup de salariés acceptent l’intégration de la vie professionnelle dans leur vie personnelle et inversement. Ils n’ont pas d’attente en terme de frontière entre vie privée et travail. Et c’est un vrai problème.»
De quoi dépend la satisfaction au travail ?
Quatre paramètres sont particulièrement utilisés par les chercheurs pour calculer le bien-être au travail : le niveau de stress, le salaire, la perspective d’évolution et l’environnement. C’est en conciliant ces quatre données que le site pour l’emploi Glassdoor a effectué son classement. « L’environnement et les perspectives d’évolution sont cruciaux pour se sentir bien dans son travail, explique Yves Lasfargue, mais pour être heureux il est nécessaire de conserver la frontière entre vie personnelle et travail. » Pas si simple. « L’équilibre entre travail et vie privée est devenu une compétence professionnelle à part entière, analyse Jérôme Tougne. C’est de l’autorégulation, il y a ceux qui ont appris à conserver cet équilibre et ceux qui n’y arrivent pas et qui se mettent en
avec ouest-france