Parlant des autres obstacles à la transformation agricole de l’Afrique, le patron de l’institution financière africaine a indiqué l’utilisation limitée d’intrants agricoles modernes et de la mécanisation.
Agriculture en Afrique: Les obstacles à la transformation identifiés
L’accès limité au crédit est l’un des obstacles à la transformation agricole de l’Afrique. C’est la constatation faite par les experts africains et les institutions internationales qui participent, depuis mercredi, à Dakar, au Sénégal, à la conférence de haut niveau sur l’agriculture.
Selon les experts, l’agriculture en Afrique se heurte à un problème d’accès au financement, notamment pour les femmes. « Une combinaison accrue de risques élevés et d’une rentabilité modeste, à laquelle s’ajoute le coût élevé de l’extension de l’infrastructure bancaire traditionnelle, a dissuadé les banques commerciales de consentir des prêts à ce secteur », a indiqué le président de la Banque africaine de développement (Bad), Dr Akinwumi A. Adesina.
Il a expliqué que depuis quelque temps, le secteur privé a mené des expériences réussies en utilisant des outils financiers très novateurs. Il en veut pour preuve l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (Agra) qui a mobilisé des banques dans plusieurs pays – Kenya, Tanzanie, Ouganda, Ghana et Mozambique – pour accorder des prêts aux petits agriculteurs et aux détaillants de produits agricoles. C’est fort de cette expérience, qu’il a appelé toutes les structures bancaires et même les banques commerciales à investir dans l’agriculture. « Prêter à l’agriculture est très rentable », a-t-il insisté.
Parlant des autres obstacles à la transformation agricole de l’Afrique, le patron de l’institution financière africaine a indiqué l’utilisation limitée d’intrants agricoles modernes et de la mécanisation. Pour lui, l’amélioration de la productivité agricole (irriguée et sous pluie) exige un accroissement de l’utilisation des intrants agricoles sous forme de semences, engrais et produits agrochimiques. Il a révélé qu’en Afrique subsaharienne, en 2002-2003, les agriculteurs ont utilisé en moyenne 9kg de fertilisants par hectare (ha) de terre arable, contre100kg/ha en Asie du Sud, 135kg/ha en Asie du Sud-Est et 73kg/ha en Amérique latine.
C’est pourquoi, il estime que le défi à relever est de faciliter l’accès des agriculteurs à des intrants à même d’améliorer de façon sensible la productivité. « L’emploi de machines agricoles est également cinq fois plus élevé en Asie qu’en Afrique; or, on sait que la mécanisation permet de réduire les coûts de production et d’augmenter les superficies cultivées », a souligné Akinwumi A. Adesina.
L’accès insuffisant aux marchés est aussi un obstacle retenu par les experts. Selon eux, dans le monde entier, les marchés agricoles sont caractérisés par des structures de marché, au plan quantitatif – regroupements, capacités de stockage et de transformation – et qualitatif–normes de qualité, systèmes d’information, logistique pour la distribution des produits agricoles.
Or, dans de nombreux pays africains, beaucoup de ces structures font défaut ou sont insuffisamment développées. La dépendance excessive sur les produits de base (soumis aux aléas des cours sur les marchés mondiaux) en tant que moteurs de la croissance économique dans la plupart des pays africains n’est plus soutenable et elle n’est pas acceptable.
avec fratmat