D’après une commission d’enquête du Parlement, c’est le manque à gagner dû à la fraude et à l’impunité fiscale au Burkina, entre 2012 et 2014.
Ce sont environ 300 personnes que les députés burkinabè ont auditionné entre juin et août au sujet de la fraude et de l’impunité fiscales entre 2012 et 2014, dont des ministres, des banquiers et des dirigeants d’entreprises.
Selon cette enquête parlementaire, la fraude et l’impunité fiscales au Burkina Faso aurait entraîné un manque à gagner estimé à au moins 200 milliards de F CFA (305 millions d’euros) : les restes d’impôts à recouvrer s’élèveraient à 123,6 milliards de F CFA entre 2012 et 2014, en matière de recettes douanières, le manque à gagner pourrait atteindre 29,2 milliards de F CFA tandis qu’au Trésor public, les restes à recouvrer de prêts contractés par d’anciens ministres, députés et présidents d’institutions s’élèvent à 49 milliards de F CFA.
Complicités
La Commission a établi une liste des créanciers de l’État incluant des commerçants et des personnalités – ministres et députés – de l’ancien régime et dont la publication incombe à Cheriff Sy, président du Conseil national de la Transition.
« On a pu mettre à nu des complicités de certains agents de l’administration fiscale avec les fraudeurs et l’emprise du politique dans ce fléau, organisé par les grands importateurs nationaux », a indiqué le député Alexandre Sankara, vice-président de la Commission d’enquête parlementaire.
Les députés burkinabè préconisent la création d’un service spécial dédié au recouvrement des créances fiscales et des chèques impayés et l’ouverture d’une période d’allègement ou d’abandon des pénalités pour favoriser le recouvrement d’impôts.
De son côté, le ministre de l’Économie n’exclut pas de confier le recouvrement des chèques impayés à un juge spécial.
Avec jeuneafrique