Mercredi 14 octobre, Barack Obama annonçait au Congrès des États-Unis l’envoi de 300 militaires américains au Cameroun, afin de lutter contre Boko Haram. Un déploiement qui vient renforcer le maillage de l’armée américaine, déjà très présente sur le continent.
« Le monde entier doit le savoir, les États-Unis vont maintenir leur supériorité militaire avec des forces armées qui seront agiles, flexibles et prêtes à réagir » déclarait Barack Obama, lors d’une conférence de presse donnée au Pentagone le 5 janvier 2012, peu après sa réélection pour un second mandat.
Et, de fait, s’il a volontiers laissé les Européens prendre le leadership lors des interventions en Libye et au Mali, le président américain n’a pas failli à sa doctrine. Réticent à l’intervention directe de ses forces armées, il les a déployées toutefois partout dans le monde, au Moyen-Orient comme en Afrique.
Sur le continent africain, les armées de terre, de l’air et la marine constituent un dense maillage, avec la présence permanente de conseillers et autres attachés de défense. Selon un document officiel du département d’État, qui détaille la présence militaire américaine dans le monde en juin 2015, des employés de la Défense sont ainsi déployés à plein temps dans 45 pays africains.
Lutte contre le terrorisme et la piraterie
À cette « diplomatie militaire » viennent s’ajouter les missions considérées comme ponctuelles. Ce sont ainsi environ 4 000 soldats américains qui occupent le camp Lemonnier, à Djibouti, tandis qu’une soixantaine se sont établis au camp Simba, au Kenya, afin de lutter contre les islamistes Shebab. Ces derniers occupent l’endroit depuis de nombreuses années, lançant des opérations plus ou moins discrètes contre les terroristes affiliés à Al-Qaïda.
Avec pour objectifs de lutter contre la piraterie et le terrorisme (qu’il s’agisse d’Aqmi, de Boko Haram, des Shebab ou de l’Armée de résistance du Seigneur de Joseph Kony), les militaires des États-Unis sont également présents au Tchad, au Niger, au Burkina, en Éthiopie ou en Ouganda.
Obama le chef de guerre a placé les pions de l’armée américaine sur un axe stratégique s’étendant du golfe de Guinée à celui d’Aden, d’Ouest en Est, partageant certains emplacements avec la France, comme au Niger ou au Burkina Faso. Un temps surnommé le « Seigneur des drones », l’occupant de la Maison blanche s’est sans conteste donné les moyens d’avoir des yeux sur l’Afrique.
Cliquez sur les icônes pour afficher le détail de la présence américaine par pays. Les icônes de grande taille représentent les missions ponctuelles dans lesquelles sont engagées des forces des États-Unis
Avec JeuneAfrique