Dans un point de presse qu’elle a animée samedi, le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, le DR Raymonde Goudou Coffie a situé les enjeux de ce rendez-vous qui démarre, ce lundi, à partir de 10 h
Le Président de la République SEM Alassane Ouattara ouvrira officiellement ce matin dans la salle du Palais des Congrès du Sofitel Hôtel Ivoire, les travaux des assises de la 19ème Conférence internationale sur le sida en Afrique et les Maladies sexuellement transmissibles dénommée ICASA 2O17.
La Côte d’Ivoire en accueillant pour la deuxième fois, ce grand rendez-vous des scientifiques, des chercheurs, des politiques, des organisations de la Société civile pour infléchir la courbe ascendante de l’infection au VIH sida dans le monde et en Afrique, 2O ans après la 1O émue édition organisée sur ses terres en 1997, veut donner un signal fort pour la lutte contre le VIH/ sida et partant pour son élimination à l’horizon 2O3O.
L’un des pays les plus touchés par cette pandémie en Afrique de l’Ouest et du Centre, la Côte d’Ivoire va tirer de nombreux bénéfices de cette conférence dont le thème est : l’Afrique : une nouvelle approche vers la fin du sida. Abidjan va être transformée du 4 au 9 décembre, le temps de cette 19ème Conférence en une plateforme régionale et internationale pour la riposte au VIH, aux grandes pandémies et aux maladies émergentes symbolisée par l’implication effective du Chef de l’Etat Alassane Ouattara dans la riposte à la Maladie à virus Ebola.
Il y aura aussi l’engagement renouvelé des chefs d’Etat et des donateurs internationaux en faveur d’un financement pérenne dans la lutte contre le VIH et pour l’atteinte des objectifs du développement durable. ICASA 2017 devrait donc être pour la Communauté internationale et la Côte d’Ivoire une opportunité pour tous les acteurs de la réponse au Sida de mettre en évidence les particularités de l’infection à VIH en Afrique, d’échanger sur les dernières découvertes dans le domaine et sur les succès afin de créer une synergie d’actions des intervenants.
Ce rendez-vous devrait par ailleurs permettre avec l’engagement renouvelé des communautés et des leaders, d’impulser l’accélération de la riposte qui conduira les pays à l’élimination du Sida en 2030. Les perspectives sont bonnes vu la courbe descendante des taux de prévalence de l’infection à VIH. Dans le monde, les nouvelles infections à VIH ont diminué de 18% de 2010 à 2016 passant de 2,2 millions à 1,8 million. Les décès liés au Sida ont diminué de 48% depuis le niveau le plus élevé de 2005. En Côte d’Ivoire, on observe une tendance à la baisse de la prévalence de l’infection à VIH qui est passée de 4,7% à 3,7% de 2005 à 2012.
Les estimations situent la prévalence à environ 2,7% en 2016. On note également une réduction des nouvelles infections à VIH de 20% entre 2010 (250000) et 2016 (20000), une réduction du nombre de décès liés au VIH de 14% (2010 29000 contre 25000 en 2016). Enfin le nombre des personnes infectées par le VIH et qui bénéficient du traitement ARV, s’est accru pour atteindre 217834 en septembre 2017.
ICASA, une conférence à trois dimensions
La conférence internationale sur le sida et les maladies sexuellement transmissibles (ICASA) n’a pas une dimension exclusivement scientifique car cette maladie décime des populations, affecte des communautés et grève les budgets des Etats. Avec des soins très onéreux, puisque que les médicaments sont plus au nord qu’au sud où se trouvent les malades. Pour ce faire, la Conférence allie les volets scientifique, communautaire et leadership.
Ce sont donc autour de ces programmes que vont tenir les travaux, d’autant que la réponse à la pandémie du Sida est multisectorielle. Les scientifiques à eux seuls ne peuvent apporter la solution au problème que pose le VIH/Sida dans la société. La riposte au VIH/SIDA nécessite l’engagement des communautés et particulièrement des populations touchées par cette maladie ou à risque d’infection à VIH. A côté des chercheurs, des professionnels de la santé qui apportent des solutions en termes de traitement, d’outils pour le suivi des patients mais aussi en termes de stratégies pour un meilleur impact, la contribution des gouvernants et leaders dans la réponse est indispensable.
Leur leadership permet d’impulser les changements et de prendre des engagements concernant certains aspects tels que le financement de la réponse. Une meilleure visibilité à travers une bonne communication sur la lutte contre le sida et les pathologies associées ainsi que les enjeux de cette importante conférence qu’est ICASA appelle la mobilisation de tous les acteurs des médias. Au plan scientifique, ICASA ce sont 77 sessions satellites, 15 plénières dans les trois programmes leadership, communautaire et scientifique, 1500 communications que vont suivre les 5000 à 10000 participants attendus et les 200 journalistes accrédités venant de 150 pays.
Avec fratmat