La Première Dame, Dominique Ouattara a organisé un forum des Premières Dames présentes à Abidjan à a faveur du 5ème sommet UA-UE sur le thème de la place des femmes dans l’économie verte, le mercredi 29 novembre 2017, à l’Ivoire Golf Club. A cette occasion, l’épouse du Président ivoirien a invité ses sœurs à s’approprier cette nouvelle approche du développement.
L’intégralité de son discours
Excellences Mesdames les Premières Dames,
Mesdames et Messieurs,
Honorables invités,
C’est un immense plaisir de vous recevoir en Côte d’Ivoire, dans le cadre de ce cinquième sommet Union Africaine – Union Européenne.
Je voudrais avant tout propos, saluer la distinguée présence de Madame Malgorzata TUSK, Epouse de Monsieur le Président du Conseil Européen, qui a effectué le déplacement pour être des nôtres durant ce sommet.
Je salue aussi ma chère grande sœur, Madame Henriette Konan BEDIE, Présidente de la Fondation Servir et Epouse du Président BEDIE. Elle a été Première Dame avant nous, et elle nous montre le chemin. Je voudrais l’en remercier sincèrement.
J’aimerais également adresser mes chaleureuses salutations à mes sœurs les Epouses de Chefs d’Etat et de Gouvernement, ainsi qu’à toutes les représentantes des Premières Dames, et aux membres des délégations qui les accompagnent pour cette rencontre de haut niveau.
Merci mes sœurs d’être là avec moi ce midi. Je voudrais qu’on les applaudisse très fort.
Je salue aussi l’ensemble des personnalités venues prendre part à cette rencontre, parmi lesquelles Madame Michelle SABBAN, Présidente du Fonds vert R20 pour les femmes, que je remercie pour la brillante présentation qui nous a été faite plus tôt.
Merci aussi à Madame Safia OTTOKORE, de l’Agence Française de Développement et Madame Charlotte AUBIN, Présidente de Greenwich, qui sont avec nous.
Je vous souhaite à toutes et à tous, le traditionnel Akwaba en Côte d’Ivoire, et vous remercie pour votre présence effective à cette rencontre, dont l’enjeu est primordial pour le développement durable de nos pays respectifs.
Je voudrais dire aussi merci à mes jeunes frères du Groupe Magic System d’être avec nous aujourd’hui. Ils sont très engagés dans le social, l’éducation, mais aussi l’environnement. Je les félicite !
Excellences Mesdames et Messieurs,
Nous en avons tous conscience, la dégradation de l’environnement, la pénurie d’eau et la destruction de nos écosystèmes, constituent aujourd’hui des problématiques mondiales majeures.
Les conséquences de la réduction des ressources naturelles et du dérèglement climatique, sont de plus en plus sévères pour nos populations.
Aucun continent, aucun pays, ni aucune personne n’est épargné par les récents bouleversements climatiques, observés partout sur la planète. Et malheureusement, les premières victimes et les plus nombreuses, restent les personnes les plus vulnérables, que sont les femmes et les enfants.
Face à cette situation, nos Etats coordonnent leurs efforts pour répondre efficacement à cette problématique universelle.
L’enjeu étant de trouver des solutions collectives durables et adaptées à la réalité de chaque continent.
L’une des solutions reconnue et mondialement adoptée est la transition vers une économie verte, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, et à préserver nos ressources naturelles, si importantes pour notre planète.
Elle permet ainsi, de parvenir à une amélioration du bien-être humain, tout en générant des emplois,
en favorisant la croissance, et en contribuant à l’autonomisation des femmes, ainsi qu’à la réduction des inégalités sociales.
Excellences Mesdames et Messieurs,
Cette importante rencontre nous offre l’opportunité de créer un cadre commun de réflexion, en ce qui concerne « la place de la femme dans l’économie verte » pour nos pays respectifs.
En effet, pour qu’elle soit intégrée à tous les niveaux par nos différentes communautés, la transition vers une économie verte doit absolument tenir compte des rôles spécifiques de chacun, dans la gestion de nos ressources naturelles.
Aujourd’hui, que ce soit en Europe ou en Afrique, les femmes interviennent dans tous les secteurs d’activités clés.
Leur rôle indéniable dans l’économie, les place nécessairement au cœur des politiques et stratégies à mettre en œuvre pour un développement durable inclusif.
Nous devons donc porter une attention particulière sur le potentiel de la femme, dans la mise en œuvre de ce modèle économique. Dans cette optique, trois facteurs majeurs sont indispensables pour l’implication des femmes dans l’économie verte, à savoir : le renforcement des capacités, le transfert des technologies et le financement des projets.
Premièrement, le renforcement des capacités permettra aux femmes de mieux comprendre et appréhender les différents domaines du développement économique et social, et de pouvoir maîtriser ainsi, la problématique environnementale.
Deuxièmement, le transfert des technologies donnera aux femmes, la possibilité d’utiliser des outils innovants et des solutions durables, qui permettront d’améliorer leur productivité, tout en respectant l’environnement.
Et enfin troisièmement, le financement qui est l’épine dorsale de toute activité, donnera aux femmes, les moyens de mettre en œuvre leurs projets. C’est pour cela, qu’il est important d’identifier les différents fonds, qui leur permettront de gagner en autonomie à travers l’économie verte.
A ce stade de mon propos, je voudrais remercier Monsieur Arnold SCHWARZENEGGER, Président du Fonds vert R20, qui a souhaité que ce fonds soit mis en place pour les femmes de notre continent.
Chère Michelle, j’accepte avec plaisir son souhait de me voir occuper la Présidence du Fonds Vert pour les femmes en Afrique. Et j’émets le vœu que le financement de ce fonds, soit effectif le plus vite possible en Afrique, afin d’accompagner les projets de nos sœurs.
Je souhaiterais saluer également, les représentants de l’Agence Française de Développement, de la Banque Mondiale, de la Banque Africaine de Développement, de l’ONUFEM, de l’UNFPA, du Fonds pour l’environnement mondial, ainsi que tous les organismes et Fondations qui accompagnent les femmes dans leurs activités.
Je les remercie pour les financements apportés à nos sœurs, sans lesquels de nombreux projets n’auraient pas pu voir le jour.
Excellences Mesdames les Premières Dames,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais à présent, vous parler brièvement des initiatives qui existent en Côte d’Ivoire, en matière d’économie verte.
En effet, de nombreux projets ont été lancés, ou sont prévus par le Gouvernement dans le cadre d’un Programme National de Développement sur la période 2016 – 2020, au niveau de l’agriculture et de la reforestation, mais aussi des énergies renouvelables.
Concernant l’agriculture, l’agroforesterie ou culture sous-bois, est devenue une solution incontournable pour nos agriculteurs.
Par exemple, le programme « cacao, ami de la forêt », a pour objectif de promouvoir des systèmes de cacaoculture durables, compatibles avec l’environnement.
Nos sœurs de la Fédération Nationale des Femmes Productrices de Café et Cacao de Côte d’Ivoire, présidée par Madame Oussou N’GORAN ici présente, sont déjà intégrées à cette démarche protectrice de l’environnement.
Cette fédération compte à ce jour, 53 coopératives féminines qui réunissent au total de 10 000 femmes de la filière café-cacao.
Un autre exemple concerne l’utilisation par les femmes en milieu rural, de foyers améliorés conçus spécialement pour réduire de moitié la consommation de bois de chauffage, et optimiser le rendement énergétique.
En effet, ces nouveaux foyers permettent d’économiser la quantité de combustible utilisée dans les ménages, pour la cuisson des aliments, ou encore pour le fumage des denrées destinées à la vente. Ils favorisent ainsi, la lutte contre la déforestation, et le réchauffement climatique, et contribuent à améliorer les conditions de vie des populations, en réduisant le temps de travail des femmes qui vont à la recherche du bois de chauffe.
Enfin, des briquettes de riz fabriquées à partir des résidus de riz et d’amidon, sont utilisées comme alternative au charbon de bois, et représentent une excellente source d’énergie verte.
Les groupes cibles bénéficiant de ce projet sont composés de femmes dans les ménages, les commerces, ainsi dans divers domaines d’activités artisanales à travers le pays.
Concernant les énergies renouvelables, le Gouvernement ivoirien a décidé d’accélérer la mise en œuvre de projets dans ce secteur. Par exemple, pour l’énergie solaire, trois projets sont en cours d’instruction dans le nord de la Côte d’Ivoire.
Et il est prévu, avec le soutien de l’Union Européenne, la construction d’une dizaine de centrales solaires de 20 MW chacune.
De plus, la distribution de kits solaires individuels en milieu rural permettra d’améliorer l’accès de nos populations à l’électricité, et contribuera à générer de l’emploi pour nos femmes en zone rurale.
Dans le domaine de la biomasse, en marge du présent Sommet, la Côte d’Ivoire signera le premier projet commercial de biomasse qui permettra de produire de l’énergie à partir des déchets de la culture du palmier à huile.
Cette centrale de biomasse, située à Aboisso dans le Sud de la Côte d’Ivoire, aura une capacité de 46 MW, et sera la plus grande d’Afrique sub-saharienne. De plus, l’an prochain, un projet de centrale à biomasse de coton verra le jour à Boundiali au nord, et une autre centrale de cacao à Gagnoa situé dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.
A cela, il faut rajouter la construction pour 2019, d’une centrale de biogaz qui sera approvisionnée par les déchets ménagers de la décharge d’Akuédo en périphérie d’Abidjan.
L’ensemble des projets que je viens de vous en citer, en faveur de l’utilisation des énergies renouvelables, favoriseront également l’emploi de milliers de nos sœurs. Ils intègreront les coopératives de femmes en périphérie des sites concernés et dans les villages avoisinants.
Mesdames les Premières Dames,
Mesdames et Messieurs,
Pour conclure, je voudrais réitérer mes sincères remerciements à toutes les distinguées personnalités qui ont répondu présentes à notre invitation.
Je reste convaincue que l’économie verte est une véritable opportunité pour toutes les femmes à travers le monde. Nous devons donc, nous approprier entièrement cette nouvelle approche, afin de devenir des actrices incontournables du développement durable de nos pays.
Il nous faut à tout prix protéger notre planète.
Je vous remercie.