Le président sud-africain, Jacob Zuma, a suspendu mercredi Riah Phiyega, chef de la police nationale, en attendant les conclusions d’une enquête sur sa “capacité à occuper son poste”. Une suspension qui intervient plus de trois ans après le massacre de mineurs à Marikana.
Les choses prennent parfois du temps en Afrique du Sud. Quatre mois avec le rapport de la commission indépendante sur le massacre de Marikana, rendu public en juin, le président sud-africain, Jacob Zuma, « a suspendu la générale Riah Phiyega dans l’attente des conclusions d’une enquête sur des allégations de faute professionnelle, sa capacité à occuper son poste et à faire son devoir efficacement », a annoncé, le 14 octobre, la présidence de la République dans un communiqué.
Après trois ans de travail, la commission indépendante avait en effet recommandé une enquête sur les capacités de Riah Phiyega à occuper son poste. Présidée par un juge indépendant, elle avait également attribué la responsabilité de ce drame essentiellement aux policiers et exonéré tous les responsables politiques – dont le vice-président Cyril Ramaphosa, à l’époque membre du conseil d’administration de Lonmin, la société exploitant la mine.
Riah Phiyega, dont Amnesty International avait réclamé la suspension, a été remplacée temporairement par le lieutenant-général Johannes Khomotso Phahlane, commissaire divisionnaire des services médico-légaux de la police nationale.
Phiyega, soupçonnée d’avoir couvert une opération mal préparée
La chef de la police nationale, qui avait affirmé que la police était en état de légitime défense à Marikana, est soupçonnée « d’avoir couvert une opération mal préparée pour désarmer les grévistes porteurs d’armes blanches » et qui a tourné à la catastrophe.
Mardi, le média sud-africain Eyewitness News a par ailleurs révélé que le chef de la police des polices, Robert McBride, avait accusé Riah Phiyega de ne pas avoir pris de mesures contre des officiers soupçonnés de corruption.
Personne n’a été poursuivi à ce jour pour la tuerie de Marikana, tandis que les familles de victimes se battent toujours pour obtenir sinon la justice, du moins des dommages et intérêts.
Avec JeuneAfrique