De retour des réunions annuelles de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) qui se sont tenues à Lima au Pérou du 8 au 11 octobre, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan est rentré à Abidjan le 13 octobre en compagnie du Président de la Banque africaine de développement (BAD), M. Akinwumi Adesina. A l’aéroport Félix Houphouët Boigny d’Abidjan où son vol a atterrit en début de soirée, il a annoncé qu’à l’issue de ce voyage, la Côte d’Ivoire va bénéficier de plusieurs appuis financiers et stratégiques de la part des institutions financières internationales. En ce qui concerne la Banque mondiale, elle va octroyer à l’Etat ivoirien à travers ses agences, respectivement 700 millions de dollars de l’Association internationale de Développement (IDA) et 1,7 milliard de dollars de la Société financière internationale (SFI).
Le gouvernement obtient ces financements qui portent sur la période 2016-2019 après avoir présenté son dossier à la Banque mondiale le 29 septembre dernier, a fait savoir le Premier ministre.
Le Vice-président de la Banque mondiale, M. Makhtar Diop a précisé que les appuis de l’IDA ne doivent pas être alloués au financement de projets propres à la Côte d’Ivoire, mais doivent servir plutôt de levier à l’économie ivoirienne pour obtenir des financements plus importants. Quand à la SFI, assistera elle, le gouvernement dans la mise en œuvre de politiques de transformation locale de la production nationale de cacao, a expliqué le Chef du gouvernement.
Poursuivant, il a annoncé un appui statistique du Fonds monétaire international (FMI) à la Côte d’Ivoire. La direction de la statistique de cette institution financière sera à cet effet à Abidjan le 9 novembre prochain, pour « aider et appuyer » l’outil statistique national, afin de le rendre éligible dans ce domaine et permettre aux autorités ivoiriennes d’avoir une visibilité dans le pays sur le niveau de la pauvreté, des différentes productions, etc.
En outre, le Premier ministre a fait part de l’ouverture l’année prochaine à Abidjan, d’un bureau de la Banque européenne d’Investissement (BEI). Cette banque entrevoit d’ailleurs en collaboration avec la BAD, d’organiser sur le sol ivoirien, une conférence dénommée « Africa days » pour les financements innovants.
Lors de son séjour, le Chef du gouvernement ivoirien a rencontré les autorités du Pérou dans un contexte de rapprochement, dans le but de créer les conditions de renforcer la coopération, notamment dans les secteurs du tourisme, de la pêche, des mines et de l’agriculture.
Durant son intervention, le Président de la BAD a rapporté que tous les appuis et intérêts pour la Côte d’Ivoire sont les fruits des félicitations obtenues par les autorités ivoiriennes durant ces réunions annuelles pour leurs performances économiques, notamment réussir à atteindre un taux de croissance aussi élevé, en un temps aussi court (une moyenne de 9%).
Encore que, « cet exploit du gouvernement ivoirien intervient dans un contexte où la croissance mondiale est estimée à 3,4% ; à raison de 4% pour les pays émergents et 2% pour les pays développés, et surtout, dans un environnement où les pays africains sont frappés par la baisse du prix des matières premières » a souligné M. Adesina.
Il a annoncé en conséquence, la tenue d’une réunion avec les ministres des Finances et les ministres de l’Agriculture du continent ainsi que les gouverneurs de la BAD, les 21 et 23 octobre prochain.
Cette rencontre aura pour but selon lui, de voir dans quelle mesure peut-on accélérer le développement de la transformation du secteur agricole en Afrique ; parce que, c’est selon lui, « la condition d’une diversification des économies africaines et la solution pour créer des emplois et réduire les dépenses d’importation ».
En marge de la Conférence mondiale sur le climat qui se tiendra à Paris en novembre prochain ; M. Akinwumi Adesina a réitéré l’engagement de son institution à accroitre ses financements pour le climat en Afrique de 5 milliards de dollars par an. Ces financements vont aider en particulier les Etats africains à s’adapter aux effets du réchauffement climatique qu’ils subissent fortement alors qu’ils ne produisent que 2% des gaz à effet de serre, à l’origine de ce dérèglement du climat dans le monde.
Avec Abidjan.net