Le tourisme burundais veut se développer en s’inspirant des « avancées kenyanes » en la matière dans la région d’Afrique de l’Est, en vue de contribuer à « booster » la croissance économique du pays dans les années à venir.
Eric Ndayikengurukiye, secrétaire exécutif de la chambre sectorielle « Hôtellerie et Tourisme du Burundi »(HTB) au sein de la Chambre Fédérale de Commerce et de l’Industrie du Burundi (CFCIB), au cours d’une interview accordée mercredi à Xinhua, a affirmé que son récent séjour à Nairobi visait à la recherche de l’expertise kenyane en matière du tourisme pour consolider le processus burundais en cours portant sur l’élaboration d’un plan stratégique de développement.
Dans les milieux des économistes burundais, d’aucuns reconnaissent que la branche hôtelière est celle qui a été « la plus frappée de plein fouet » par la crise politico-électorale burundaise de 2015, particulièrement au sein des hôtels de classe internationale construits avec de « gros capitaux » après avoir introduit auprès de l’Agence de Promotion des Investissements (API) du Burundi, des requêtes pour bénéficier des avantages prévus par le code burundais des investissements.
« Avec une industrie touristique florissante et un système de management efficace, le Kenya fait office de modèle pour le secteur touristique burundais. Car, le management touristique kenyan est un système solide avec un certain nombre d’organes tant publics que privés qui font en sorte que le tourisme kenyan soit une machine bien huilée, avec un savoir-faire au niveau du marketing sous les auspices du Kenya Tourisme Board (KTB) avec pour focus la promotion du secteur touristique kenyan », a-t-il expliqué.
Ainsi, a-t-il ajouté, le Burundi veut tirer profit du fonctionnement harmonieux sous forme d’une synergie opérationnelle entre KTB (structure privée) et « Kenya Tourism Federation » (KTF ; structure publique) dans la visibilité régionale et internationale kenyane en matière du tourisme.
Pour lui, le fait que le Kenya soit très avancé en termes de management du tourisme et qu’il se rencontre avec le Burundi dans une appartenance commune à la Communauté Est-Africaine (CEA) qui regroupe également la Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda et le Soudan du Sud, est aussi une valeur ajoutée en termes d’atouts régionaux pour le développement touristique de son pays.
A ses yeux, le fer de lance du tourisme burundais dans les années à venir, devrait s’aligner sur ce modèle kenyan de partenariat public-privé incarné par cette « complicité » opérationnelle entre KTB et KTF.
M.Ndayikengurukiye a reconnu également qu’à ce jour, le tourisme burundais « se cherche encore et se trouve à l’état embryonnaire ».
« Pourtant, le Burundi, a beaucoup à vanter et à offrir aux touristes étrangers ; car, il suffirait d’exploiter les atouts intellectuels locaux au niveau managérial pour renverser la situation actuelle de stagnation. Parce qu’il faut reconnaître qu’au niveau du marketing, les Burundais ne sont pas encore arrivés au stade où ils peuvent faire vendre la beauté de leur pays », a-t-il fait remarquer.
Pour lui, le redressement du tourisme burundais nécessite que le gouvernement burundais se saisisse de la question en prenant des « mesures volontaristes pour promouvoir le tourisme local » via notamment la promotion du partenariat public-privé sur le modèle régional kenyan.
M. Ndayikengurukiye a estimé aussi que l’adhésion du Burundi au système de « visa touristique unique » en vogue dans les autres pays de la Communauté Est-Africaine (CEA), pourrait donner un coup d’accélérateur au tourisme régional burundais.