Passer de la production de subsistance à une production industrielle, tel est le défi que le gouvernement camerounais vient de se lancer dans l’Extrême-Nord.
Le gouvernement a décidé de mettre en place un programme qui aura pour contours le développement de la production du riz, tout en permettant d’exploiter toutes les potentialités qu’offre la culture de cette spéculation. L’enjeu étant de résorber le déficit et même exporter le surplus, améliorant par ricochet les conditions de vie des riziculteurs.
Un rêve que les producteurs camerounais ont hâte de voir se réaliser, tellement le besoin est important et les potentialités énormes. Pour ne parler que de l’Extrême-Nord, cette région dispose de vastes terres propices à la riziculture.
Des terres qui ne sont pas mises en valeur, faute de moyens mécaniques, de routes et d’intrants nécessaires pour une production à grande échelle.
Bien plus, la proximité du fleuve Logone, dans ces bassins de production, est un atout de taille. On sait par exemple que, non seulement la culture du riz est source de devises, mais c’est un facteur de développement d’autres activités tels que l’élevage et la pêche.
Que ce soit à Goulfey ou à Logone Birni dans le Logone et Chari, que ce soit à Maga ou à Yagoua dans le Mayo-Danay, les producteurs ont donc profité de la visite du ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, pour lui exposer leurs desiderata.
En effet, Yaouba Abdoulaye, a conduit dans l’Extrême-Nord la semaine dernière, une équipe composée des représentants des ministères en charge du monde rural (Minader et Minepia) mais aussi du ministère en charge de l’industrie.
Ces préoccupations recueillies sur le terrain constituent les données dont les experts devront tenir compte dans l’élaboration des contours d’un vaste programme de renforcement de la production en gestation.
Un programme qui est la preuve selon laquelle le gouvernement camerounais est déterminé à mettre à profit les potentialités naturelles dont le pays regorge pour passer d’une riziculture de subsistance à une production en quantité industrielle.
Mais il faut dire qu’à ce jour, de nombreux projets sont en cours d’implémentation à travers le pays, pour accroître la production nationale. Le Projet de développement de la riziculture pluviale de plateaux en zone de forêt à pluviométrie bimodale (Proderip) en fait partie et touche, outre l’Extrême-Nord, l’Ouest, le Nord-Ouest et l’Est du pays.
Il faut dire que les besoins du Cameroun en riz sont de l’ordre de 300 000 tonnes par an. Mais le pays n’en produit qu’environ 100 000 tonnes chaque année, d’où de fortes importations estimées à 100 milliards de F annuellement.
Avec cameroun24