Sur un budget 2016 de 5813,3 milliards Fcfa, la Côte d’Ivoire a décidé d’accorder 1233 milliards Fcfa à son système éducatif. Soit près de 22% (21,5%) de son budget total. Cette information a été donnée le 09 octobre dernier, à Lima, au Pérou, par le ministre en charge du Budget, Abdourahmane Cissé, lors d’un panel organisé en marge des assemblées annuelles Banque Mondiale/FMI qui avaient pour thème : « Une éducation de qualité pour une croissance équitable». S’appuyant sur le contexte de ce panel qui fait savoir que l’éducation est un jalon vital sur la voie menant à de nouvelles opportunités dans un monde où 250 millions d’enfants ne savent ni lire, ni écrire, malgré leur scolarisation, Abdourahmane Cissé a expliqué la politique du président Alassane Ouattara dans ce secteur. Face aux autres panélistes, le ministre Cissé a relevé que pour le budget 2016, au chapitre de l’Education, les dépenses d’éducation et de formation ont été doublées sur la période 2010-2016 avec une évolution de 107,4%. Entre 2015 et 2016, elles ont évolué de 18,1%. Il est prévu en 2016, une dotation de 1 233 milliards de FCFA (21,5% du budget total). « Nous accordons près de 22% de notre budget total au système éducatif », a précisé le ministre. Et dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, il est consacré 1 197 milliards de FCFA pour le secteur éducation/formation contre 954,8 milliards de FCFA en 2015, soit +25,4%, comprenant notamment : les actions du projet école obligatoire ; la construction de 3000 classes du primaire ; l’acquisition de manuels, de kits scolaires et de mallettes pédagogiques ; l’équipement et la réhabilitation des infrastructures scolaires ; le renforcement des moyens de fonctionnement des structures éducatives ; l’octroi de bourses et subventions pour les écoles privées. Selon le ministre, un accent sera mis sur la déconcentration et le développement des infrastructures dans le domaine de l’éducation et de la formation, afin de prendre en compte à la fois les préoccupations de renforcement des infrastructures universitaires et d’offre d’égalité de chance de réussite à l’ensemble des enfants de la Côte d’Ivoire en rapprochant les structures de formation de leurs régions d’origine. D’où la mise en œuvre d’opérations de réhabilitation et d’ équipement des universités dont l’Université de Cocody (19,2 milliards de FCFA), l’Université d’Abobo-Adjamé (2,9 milliards de FCFA), l’Université de Bouaké (2,4 milliards de FCFA), l’Université de Korhogo (1,5 milliard de FCFA) l’Université de Daloa (1,2 milliard de FCFA) et l’université virtuelle (3,2 milliards de FCFA). A cela s’ajoutent les extensions de l’Université de Korhogo (5,3 milliards de FCFA) et de l’Université de Daloa (1,6 milliard de FCFA) ainsi que les constructions des universités de Man (15,8 milliards de FCFA) et de Bondoukou (5 milliards de FCFA). En outre pour l’instauration d’un système éducatif performant pour la Côte d’Ivoire, les autorités ivoiriennes, a indiqué Cissé, ont décidé d’un appui à la recherche à hauteur de 3,5 milliards. Cependant, pour parvenir à des systèmes performants, le gouvernement ne s’est pas privé de poser des actes forts au niveau des infrastructures. Le panéliste ivoirien a évoqué la construction de 9 349 salles de classes au primaire (soit 1 336 écoles), 79 collèges de 2011 à 2014 et 100 logements pour instituteurs ; la construction du lycée professionnel agro-alimentaire et de maintenance industrielle à Yopougon ; la construction du lycée professionnel de formation aux métiers de l’agriculture et des ressources animales et halieutiques (MARAH) avec la signature d’un accord de prêt avec la Banque islamique de développement (BID) d’un montant de 7, 2 milliards FCFA ; la reconstruction du Lycée Professionnel d’Odienné grâce à la signature d’un accord de prêt avec la BID en 2013 d’un montant de 4 milliards de FCFA.
Système éducatif performant
Le ministre en charge du Budget a annoncé également la construction de lycées professionnels hôteliers à Yamoussoukro, Bouaflé, Sinfra et Bouaké, dont la pose symbolique des pierres a eu lieu récemment en marge du Conseil des ministres tenu à Yamoussoukro le 14 janvier 2015. Un point d’honneur a aussi été mis pour la réhabilitation de 3 500 salles de classes du primaire, 22 lycées, 8 collèges, 3 CAFOP (Man, Bouaké, Odienné), et 12 salles de professeurs dans 12 établissements. Tout comme la réhabilitation du Lycée Technique de Bouaké (grâce à l’appui de la BID) et la réhabilitation et l’extension des lycées professionnels de Man et Daoukro. Les autres panélistes et l’assistance ont par ailleurs été instruits sur l’amélioration des conditions de travail du personnel éducatif en 2014 à travers le revalorisation de statut de l’enseignant (instituteur), l’octroi d’avantages incitatifs (indemnités de logement, bonification indiciaire, rappel du CAP) pour un coût annuel de 120,6 milliards de FCFA. Sous Alassane Ouattara, a expliqué Cissé, la promotion du système d’éducation a été consolidée par la réaffirmation de la politique de gratuité à travers la distribution de kits et de manuels scolaires (français, mathématiques et Education civique et morale) à plus de 90 % des élèves du cycle primaire et secondaire. Le Taux brut de scolarisation (TBS) est passé de 89,3% à 95 %. Pour permettre aux élèves de bénéficier des enseignements, une politique de recrutement a été mise en place. Ainsi, depuis 2011, il y a eu le recrutement de 35 000 enseignants et personnels d’encadrement (dont 3000 professeurs contractuels recrutés et intégrés et 25 000 instituteurs). Les résultats ont commencé à se faire sentir à travers les taux de réussite aux examens. L’on est alors passé pour le CEPE, de 58,79% en 2010/2011 à 82,12% en 2014/2015 ; BEPC de 16,88% en 2010/2011 à 58,62% en 2014/2015 (triplement du taux) ; Baccalauréat, de 20,25% en 2010/2011 à 39,66% en 2014/2015 (doublement du taux). Enfin au titre de la promotion de l’excellence, le gouvernement, a rappelé le ministre Cissé, a octroyé des bourses d’étude à 5 élèves admis en 2015 au concours d’entrée à l’école des Hautes Études Commerciales (HEC) de Paris. Abdouramane Cissé, de façon globale, estime que l’enjeu d’un système éducatif performant pour l’Afrique c’est de contribuer à l’émergence des jeunes leaders porteurs des projets de développement et à mettre en place une masse critique de personnes favorables au changement qualitatif et durable ; réorienter les choix de politiques stratégiques des pays et régions vers les objectifs plus ambitieux mais globaux et intégrés à travers la jeunesse dans les institutions des Etats, le secteur privé, les organisations internationales. Tout doit se faire, a-t-il conclu, en visant les objectifs du millénaire pour le développement. In fine, c’est de permettre d’assurer une amélioration du capital humain, sans lequel aucun développement durable ne saurait être mis en place. Faut-il le préciser, les autres panélistes étaient : Claudia Costin, Directeur senior, education, Banque Mondiale ; Eric Hanushek Universitaire à Stanford University ; Abul Muhith Ministre des finances Bangladesh M. Dusan Vujovic Ministre des finances Serbie ; M. Jaime Saavedra Chanduci Ministre des Finances Peru ; M. Leonidas Lopez Recteur, Universite dUniminuto Bogota Colombie ; Mme Tone Skogen Secrétaire d’Etat, Norvege et Mme Winnie Byanyima, Directeur Executive de Oxfam International.
Avec Abidjan.net