La campagne électorale pour la présidentielle ivoirienne s’est ouverte vendredi à 00H00 GMT pour une durée de deux semaines, dans un contexte où cinq des dix candidats à la magistrature suprême, notamment des opposants, ont affirmé qu’ils se retireraient si les conditions d’une “élection crédible et transparente” ne sont pas réunies.
Rassemblés lors d’un meeting dans la commune de Yopougon (ouest abidjanais) mercredi, cinq candidats dont l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny, l’ancien président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly, et l’ancien ministre des Affaires étrangères Amara Essy, ont donné au chef de l’Etat un ultimatum expirant à la veille de la campagne pour changer les conditions du scrutin, “sans quoi (ils) aviseront”.
“Si dans 48 heures, il n’y a pas décision claire” venant de Alassane Ouattara sur la présidentielle “nous ne laisserons pas passer la forfaiture”, a déclaré mercredi M. Koulibaly, lors d’un meeting devant près de 4.000 personnes à la Place Ficgayo de Yopougon.
Ces opposants, réunis au sein de la Coalition nationale pour le changement (CNC), critiquent entre autres la composition de la Commission électorale indépendante (CEI), organe chargé d’organiser le scrutin, jugée trop proche du pouvoir, ainsi que l’orientation de la Radio-télévision ivoirienne (RTI, chaîne d’Etat) et la liste électorale.
M. Banny, ex-gouverneur de la Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest, désigné jeudi “président de la CNC”, a réaffirmé que “si les conditions ne sont pas réunies (la coalition) n’ira pas aux élections”, devant des femmes de la société civile.
Amara Essy, candidat indépendant et ancien secrétaire général de l’Union africaine avait annoncé mardi la suspension “de sa participation au processus électoral”, exprimant son refus de participer “à une mascarade électorale”.
Pendant 14 jours, les candidats devront avoir “un égal accès aux organes officiels de presse écrite, parlée et télévisée (…) garanti par le Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA)”, selon le code électoral de la CEI.
Il est en outre “interdit d’apposer des affiches, de signer, d’envoyer ou de distribuer des bulletins de vote, circulaires ou professions de foi dans l’intérêt d’un candidat ou liste de candidats” ou encore d’organiser “toute propagande électorale” en dehors de la campagne officielle, qui se termine deux jours avant le scrutin, le 25 octobre.
Dix candidats, dont deux femmes, se présentent à l’élection présidentielle, dont M. Ouattara, qui brigue un second mandat. Le précédent scrutin pour la tête de l’Etat avait conduit à une crise post-électorale entre décembre 2010 et avril 2011 occasionnant plus de 3.000 morts officiellement.
Avec Abidjan.net