Selon le dernier classement de l’UIT, paru le semaine passée, le Gabon est No1 d’Afrique centrale et de l’ouest en terme de développement des TIC. Il est 6e au niveau continental, s’offrant même le luxe de dépasser le dynamique Kenya. A l’échelle mondiale, le pays a gagné 10 places en une année, un succès qui ne doit rien au hasard.
Parmi les solutions de diversification qui permetteront au Gabon de se libérer petit à petit de sa dépendance aux recettes pétrolières et d’envisager un avenir plus serein, le développement de l’économie numérique a été rapidement identifié. Pour mener à bien la transformation nécessaire à cet objecif, une agence spéciale a été créée en 2011 : l’ANINF (Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences).
En 6 ans, les résultats sont là : le secteur des TIC pèse déjà plus de 5% du PIB national et ne cesse de se développer.
Pour en arriver là, il a fallu tout d’abord développer les infrastructures et la connectivité, à commencer par le Backbone National Gabonais (BNG), une boucle en fibre optique qui part du point d’atterrissement du câble sous-marin ACE (AfricaCoast to Europe) à Libreville, pour se déployer sur l’ensemble du territoire via plus de 7000 km de fibre optique. Le Central African Backbone, en cours d’implémentation, permettra bientôt de relier le pays à ses partenaires de CEEAC.
Une autre mission de l’ANINF a consisté à moderniser l’administration gabonaise en fournissant tout d’abord aux institutions et aux administrations des 9 capitales provinciales une infrastructure réseau et télécommunications à haut débit. Une plateforme de gestion sécurisée de plus de 90 sites web institutionnels et de leurs clés d’accès, a été conçue, tant pour ce qui concerne le Registre des personnes physiques du ministère de l’Intérieur que la gestion de l’Etat-civil, la tenue des listes électorales, le traitement des passeports biométriques, le Centre d’information de l’administration gabonaise, le portail fiscal e-tax qui permet aux Gabonais de régler leurs impôts en ligne, et l’amélioration des nombreux processus métiers du service public.
Le Gabon figure également parmi les rares pays africains dotés d’un réseau de Télévision Numérique Terrestre et d’un domaine internet dynamique avec plus de 800 000 noms enegistrés en .ga.
Constitué d’un personnel jeune (63% ont moins de 45 ans), l’agence dirigée par Alex Bernard Bongo Ondimba, met un accent particulier sur la formation et le renforcement permanent des capacités.
Mais si le Gabon caracole parmi les meilleurs du secteur TIC africain, le chemin à parcourir reste toutefois long pour l’Aninf qui, à la fin du 1er trimestre 2017, estimait avoir réalisé 41 % de la programmation des chantiers de l’Economie numérique qui lui ont été confiés.