Après avoir ouvert de nouveaux horizons de développement du « tout connecté », en éliminant les frontières entre les routes et les réseaux mobiles, la voiture est en train de devenir un véritable outil d’expérience pour le déploiement de l’informatique quantique dans le monde de l’industrie automobile. L’ère de l’intelligence artificielle greffée au progrès constaté dans le développement des applications quantiques a accéléré la tendance.
Volkswagen s’est engagé aux côtés de Google dans la bataille des voitures intelligentes et plus précisément dans celle du recours à l’informatique quantique pour aider l’industrie automobile à lever plusieurs obstacles technologiques qui posent d’importants problèmes au projet du véhicule de demain.
Depuis son apparition dans les années 70, l’informatique quantique tente d’occuper une place de premier ordre dans les stratégies numériques des entreprises. Il faut rappeler que les ordinateurs et autres équipements informatiques et électroniques classiques fonctionnent d’une manière binaire, enchaînant les 0 et les 1. Aujourd’hui, cette combinaison a montré son incapacité à résoudre les problèmes de performance des machines numériques de demain, et ce, en dépit de la mise en activité de processeurs à fortes capacités de calculs et de nouveaux modules de mémoires.
C’est pourquoi, les acteurs de la R&D de plusieurs entreprises ont suggéré le passage à une autre dimension, à savoir celle de l’informatique quantique. Comme son nom l’indique, cette technologie utilise les propriétés de la physique quantique et notamment le principe de la superposition des états d’une particule pour exécuter toutes sortes de calculs informatiques.
En effet, le principe de l’informatique quantique repose sur l’exécution des données constituées de plusieurs combinaisons de l’unité de mesure de l’informatique quantique, le bit quantique appelés qubit. A la différence du bit binaire, le qubit peut représenter de façon simultanée les états “0” et “1”. En clair, les qubits peuvent connaître de multiples états simultanés, ce qui accroit les capacités informatiques de façon considérable, grâce à la mise en parallèle des calculs.
Depuis quelques mois, des constructeurs de voitures concentrent leurs efforts pour faire embarquer la technologie de l’informatique quantique dans le squelette de la voiture du futur. Ainsi, la semaine dernière, Volkswagen a annoncé le lancement d’un partenariat avec Google pour le développement d’applications quantiques spécifiques au secteur de l’automobile.
L’entreprise allemande s’est donc tournée vers l’une des rares sociétés qui possède un ordinateur quantique, à savoir Google pour solliciter un rapprochement entre les experts des deux compagnies afin de lancer des “chantiers” autour de l’informatique quantique et de l’industrie automobile. Les ingénieurs des centres informatiques de Volkswagen basés à Munich et San Francisco travailleront de concert avec les équipes de Google pour optimiser la circulation routière à travers le développement d’algorithmes, de simulations destinés à la voiture du futur.
Optimisation du trafic urbain
“Nos équipes vont envisager des variables pour réduire les temps de déplacement. Cela inclut les systèmes de guidage du trafic urbain, la disponibilité des bornes de recharge électrique ou encore les places de stationnement vacantes”, a indiqué le groupe allemand sur son site web. En faisant interfonctionner des procédés mécaniques avec ceux de l’informatique quantique, il devient alors possible à Volkswagen de fournir de nouvelles méthodes pour la construction des véhicules électriques intelligents et des batteries ultraperformantes. En d’autres termes, réussir l’optimisation de batteries performantes conduira inévitablement vers la démocratisation de l’usage de la voiture électrique dans le monde.
Volkswagen considère que l’inclusion de l’informatique quantique dans le processus de la fabrication d’une voiture provoquera la mutation de cette dernière vers une voiture électrique intelligente dotée de batteries haute performance. Parmi ses projets, la firme allemande compte se servir de cette technologie pour optimiser le flux routier de 10.000 taxis circulant dans la ville de Pékin, une mégalopole de 16.800 km² accueillant une population de 21,5 millions d’habitants. Tous les futuristes des fabricants de l’automobile connectée s’accordent à dire que les projets de recherche et de développement de secteur ne peuvent plus reposer uniquement sur les superordinateurs pour résoudre des tâches extrêmement complexes.
C’est désormais l’ère de l’informatique quantique.
Avec huffpostmaghreb