Le vendredi 9 octobre 2015, s’ouvrira de façon officielle, la campagne en vue de l’élection présidentielle du 25 octobre en Côte d’Ivoire. A cet effet, Hélène Gnionsahé, Coordinatrice nationale de la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI) a lancé un appel aux hommes politiques et aux populations pour une campagne apaisée ce mercredi 7 octobre au siège de la structure à Abidjan. Partie du constat que depuis 1995, aucune élection ne s’est déroulée de façon paisible. Celle de 2010 en est l’illustration parfaite. Censée être une élection de sortie de crise, s’est-elle souvenue, elle s’est soldée par une crise postélectorale traumatisante avec à la clé plus de 3000 morts selon les chiffres officiels. Au moment où le pays sort à peine de cette situation douloureuse dont les conséquences sont encore visibles et palpables, a-t-elle déploré, le désarmement et la réinsertion des ex-combattants ne sont pas encore achevés ; les exilés et les déplacés internes ne sont pas encore rentrés entièrement chez eux, le recensement et l’indemnisation des victimes de la crise viennent à peine de commencer ; de nombreuses personnes sont encore dans les prisons en attente de jugement. Pour Mme Gnionsahé les défis qui attentent le prochain président de la République pour sortir définitivement des cycles de violences sont énormes. Aussi, la CSCI, a-t-elle saisi l’opportunité de la campagne pour faire des recommandations aux différentes couches socio-politiques en vue de garantir un environnement électoral paisible aux Ivoiriens. Au gouvernement et à l’État de Côte d’Ivoire, elle les invite à créer les conditions sécuritaires nécessaires et indispensables à une campagne apaisée et à assurer l’égal accès des candidats aux médias d’Etat. Aux candidats eux-mêmes, la CSCI ivoirienne les exhorte à une campagne civilisée, axée sur leurs projets de société. En outre, elle conseille aux institutions que la population ivoirienne n’étant pas totalement remise du traumatisme qu’elle a vécu, il est de leur devoir de mener à terme le processus d’organisation de ces élections dans la transparence, l’impartialité et le strict respect du cadre légal. Enfin aux populations et spécifiquement aux jeunes en proie en grande partie au chômage, aux difficultés d’accès aux soins de santé et aux logements, et autres inégalités sociales, la CSCI leur démontre que les solutions à ces problèmes ne seront possibles que dans une Cote d’Ivoire en paix et stable. Aussi, les invite-t-elle à avoir un esprit de discernement pour faire le choix du candidat porteur d’un bon projet de société.
Avec Abidjan.net