Dans six mois devrait démarrer la construction du corridor qui connectera Lagos à Abidjan, en passant par plusieurs villes ouest africaines. Plombé par un manque de financement de plusieurs milliards de Fcfa depuis son lancement en 2013, cet ambitieux projet d’autoroute porté par cinq pays africains bénéficiera d’une enveloppe d’un peu plus de 11 milliards de Fcfa. C’est une promesse de la Banque africaine de développement et de l’Union européenne.
Le projet n’a jamais été aussi prêt pour devenir une réalité. Lancé en 2013 par cinq pays africains à savoir le Nigéria, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin, le corridor Lagos-Abidjan butait depuis sur des obstacles sérieux, notamment le déblocage des financements. L’investissement nécessaire est estimé par la CEDEAO à deux milliards d’euros, soit 1.310 milliards de Fcfa pour la construction des plus de 1.000 kilomètres de cet axe routier.
Un coup d’accélérateur de 18 millions de dollars
Si les Etats impliqués dans ce projet se sont donnés rendez-vous le 15 décembre pour réunir ce financement, la Banque africaine de développement (BAD), promoteur du projet, et l’Union européenne, viennent d’annoncer le déblocage de 18 millions de dollars pour que débute « dans un court délais » la construction du corridor qui connectera Lagos à Abidjan, en passant par plusieurs villes ouest-africaines, a notamment indiqué l’Agence Ecofin.
Selon toujours la même source qui cite le président de la Commission de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, Marcel Alain de Souza, ces fonds promis ne concernent que la phase opérationnelle du projet. L’étude de faisabilité de l’infrastructure routière qui pourrait démarrer avant la fin du mois de janvier 2018, a été déjà financée par les cinq pays concernés.
Un corridor logistique incontournable
« Nous avons discuté avec l’ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo et d’autres acteurs du secteur privé pour nous soutenir (…) Espérons donc que la construction commence dans six mois, a déclaré à Ecofin Marcel Alain de Souza ce lundi, 13 novembre avant de déplorer les nombreux retards accusés par le projet.
Si le projet a accusé du retard, il revêt pourtant d’une importance vitale dans la mesure où sa mise en œuvre va faciliter le développement de l’économie régionale en tant que vecteur de l’intégration de l’économie ouest-africaine. Ce corridor desservira en effet les ports maritimes locaux où transitent 90% des exportations et 60% des importations.
« En 42 ans d’intégration, la CEDEAO n’a pas atteint 15% de son objectif et 70% des échanges commerciaux dans la région se font par cet itinéraire », a conclu Alain de Souza.
Avec latribuneafrique