Acculé par la chute des cours des matières premières, dont dépend fortement l’économie camerounaise, le pays de Paul Biya mise sur les investissements étrangers et le développement de l’industrie locale. La deuxième édition du Cameroon investment forum (CIF), le rendez-vous qui promeut cette orientation économique, s’est achevée ce weekend avec de belles promesses d’investissement.
La deuxième édition du Cameroon Investment Forum (CIF), organisé le week-end dernier par l’Agence de promotion des investissements (API), a mobilisé pas moins de 1.200 participants issus de milieux d’affaires locaux et étrangers. Pendant deux jours, les participants ont discuté du thème « Mise en relation des porteurs de projets et des partenaires techniques et financiers pour la promotion de l’industrie locale et l’attraction des investissements ». Et c’est avec de belles promesses que s’est achevée cette rencontre organisée à Douala, la capitale économique du Cameroun.
Des milliards d’investissement annoncés
Ainsi, plus de 130 milliards de Fcfa d’investissement ont été annoncés pour 25 projets au Cameroun, a indiqué l’Agence de presse APA, ce dimanche 12 novembre. Plusieurs secteurs sont concernés par ce financement annoncé par les banques locales, entreprises africaines, européennes ou américaines.
Parmi les secteurs concernés figurent notamment l’agro-industrie, l’industrie chimique, l’habitat social, l’énergie, les infrastructures aéroportuaires, portuaires et routières, ainsi que le tourisme, indique la même source. De quoi renforcer la « compétitivité » de l’économie camerounaise, une des économies d’Afrique centrale les plus diversifiées, relativement, grâce notamment à des implantations étrangères mais également le développement de l’industrie locale. Sauf que la chute des cours du cacao et du café conjugué avec la baisse du prix du baril de pétrole de ces dernières années, a durement éprouvé les termes de l’échange du pays africain très dépendant des recettes tirées des exportations des matières premières.
Une nouvelle orientation économique
C’est donc tout naturellement que le pays de Paul Biya mise sur les investissements étrangers et l’industrie locale pour retrouver cette « dynamique », perdue. Et à cet égard, l’établissement public administratif, API, dont la mission consiste à promouvoir les investissements au Cameroun, a mis en place un cadre incitatif à l’investissement qui exonère les entreprises de taxes fiscales-douanières pendant 15 ans.
Mise en vigueur depuis 2013, les résultats de cette loi réglementant le marché d’investissement au Cameroun sont encourageants : près de 134 conventions de partenariat ont été signées entre les entreprises locales et les investisseurs étrangers. Ce qui équivaut à des investissements projetés à 3000 milliards de francs CFA, pour 47 000 emplois directs attendus au cours des quinze prochaines années, à l’horizon 2035.
En plus de cette réglementation, les autorités camerounaises ont également mis en place, en avril dernier, un nouveau plan d’industrialisation de « deuxième génération ». Objectifs : porter la contribution du secteur industriel à hauteur de 24% dans le produit intérieur brut. La formule permettant d’atteindre cet objectif est la suivante : encourager la transformation locale des matières premières et les importations, en même temps. Une formule qui pourrait séduire les investisseurs locaux et étrangers, d’où cette centaine de milliards d’investissements annoncée au Cameroun.
Avec latribuneafrique