Le ministre de l’Agriculture Mamadou Sangafowa Coulibaly était l’invité de la première Edition du Twins Time ce mardi 6 octobre 2015, au Plateau. Il a profité de cette tribune d’échanges initiée par le Comité de concertation Etat/ secteur privé (CCESP), pour encourager le financement privé afin de sortir l’agriculture de la léthargie face aux insuffisances certaines de l’Etat ivoirien à y parvenir seul. ‘’Agri-business et investissement agricole en Côte d’Ivoire’’, ce thème a permis à l’orateur d’aborder notamment le contexte et le cadre, les objectifs et résultats attendus, le financement et l’investissement agricoles, la fiscalité et la parafiscalité, la production des petits producteurs et des travailleurs, la sécurisation foncière, la commercialisation et la diversification, la formation, l’assistance et l’encadrement agricole.
D’entrée, il a reconnu que le secteur agricole a souffert d’un déficit de financement pendant plus de 30 ans. Ce sont donc 200 milliards de F CFA, par exemple, qui ont été concédés par l’Etat en terme de fiscalité et de parafiscalité sur les 3 années de la réforme du secteur café-cacao pour rendre les coûts supportables par le privé et les contribuables. Sa conviction, a-t-il poursuivi, est que l’agriculture soit financée par le secteur privé pour lui donner plus de vitalité. ‘’Dès que c’est l’Etat qui prête les gens pensent qu’ils ne sont pas obligés de rembourser. Et dès que c’est l’Etat qui doit emprunter, il n’est pas justement regardant sur les conditions de remboursement. Alors que si c’est une banque privée, vous êtes sûr que le dossier est sérieux et viable’’, a-t-il indiqué. Justifiant que les résultats ont abouti à un échec partout où le financement agricole a été fait par l’Etat. Par contre, le défi auquel restent confrontés de façon collégiale l’Etat et le secteur privé, a insisté l’orateur, est celui de la transformation. Pour lui, la modernisation de l’agriculture dépendra de sa transformation structurelle qui doit aboutir à la transformation des matières premières au niveau local. L’autre défi à relever, a dit le conférencier, c’est celui de l’intensification, le pays ayant une agriculture fortement diversifiée favorisée par 4 différentes saisons.
Au titre de la sécurisation foncière, le ministre de l’Agriculture s’est montré on ne plus rassurant. Depuis 2012 ce sont 1038 certificats fonciers qui ont été délivrés. En ce qui concerne le foncier rural concédé, près de 700 000 hectares de terre rurale ont été immatriculés. Au niveau du terroir villageois, avec l’Union européenne (UE), 28 000 hectares ont été délimités. Avec l’AFD, ce sont 1210 terroirs qui ont été délimités et 1270 avec la BAD. Avec l’APROBAT dans le cadre du partenariat avec le secteur privé, 120 000 hectares sont prévus pour être délimités. Avec l’appui budgétaire de l’UE entre 2016 et 2020, c’est au moins l’ensemble de la moitié des terroirs qui seront délimités sur financement de l’Etat. ‘’Car, a-t-il prévenu, si le droit coutumier n’est pas transformé en droit de propriété il va rester au niveau de l’oralité et c’est là qu’interviennent les difficultés’’.
Enfin, il a insisté notamment sur l’adéquation formation-emploi dans les centres de formation agronomique en vue d’assurer la relève paysanne.
Avec Abidjan.net