Membre du bureau de la confédération des chocolatiers et confiseurs de France, par ailleurs gérant de A la reine Astrid, une entreprise qui fabrique le chocolat « Cacao du Cameroun » en France, il revient sur les raisons de sa présence au Cameroun.
Qu’est ce qui justifie la présence des membres de la Confédération des chocolatiers et confiseurs de France au Cameroun ?
Nous sommes venus au Cameroun pour discuter avec le gouvernement et le Conseil interprofessionnel du Cacao et du café mais aussi pour rencontrer les producteurs de cacao et précisément ceux de Nkog-Ekogo. Puisque nous connaissons Aristide Tchemtchoua qui nous a vendu 300 kg de fève de cacao l’année dernière ce qui nous a permis de fabriquer des chocolats made in Cameroon. Si nous sommes au Cameroun, c’est parce que nous voulons faire une communication d’image. Aujourd’hui dans tous les cas, le cacao qu’on produit au Cameroun n’est pas connu en France. Nous chocolatiers français sommes des leaders sur le marché en termes de niveau de qualité.
Nous sommes considérés parmi les meilleurs chocolatiers au monde. Je pense que si nous chocolatiers français commençons à parler du cacao du Cameroun comme étant un cacao de qualité en termes de goût, d’arômes, de couleur et de texture cela attirerait sans doute d’autres chocolatiers. Nous voulons placer le cacao du Cameroun à un niveau auquel il n’était pas habitué jusqu’à présent. En janvier, nous allons revenir au Cameroun mais cette fois ci avec des grands chocolatiers français qui seront certainement intéressés par le cacao camerounais.
Comment êtes-vous entré en contact avec le Cameroun ?
Au début était l’audace. Celle d’Aristide Tchemtchoua, une jeune cacaocultrice de Nkok-Ekogo. Elle m’avait contacté à travers facebook pour me proposer du cacao. Nous sommes tombés d’accord et elle m’a envoyé 300 kg de fève à ses frais et moi j’ai trouvé ça fantastique. Après j’ai soldé ma dette. Avec le cacao qu’elle avait envoyé, nous avons fait un chocolat qui était assez intéressant mais qui manquait encore beaucoup de longueur en bouche parce qu’on ressentait qu’il n’était pas bien fermenté. Et nous nous sommes dit qu’il fallait qu’on l’aide à faire une bonne fermentation. J’ai voulu la rencontrer pour savoir pourquoi son cacao n’était pas bien fermenté et c’est comme ça que nous avons décidé de venir au Cameroun pour prodiguer des conseils pour une bonne fermentation du cacao et aujourd’hui nous sommes une famille.
Quels sont vos projets pour le village Nkog- Ekogo ?
Nous allons continuer à les assister sur la partie fermentation qui est capitale. Aussi nous voulons voir dans quelle mesure nous pouvons améliorer la palette aromatique du cacao qu’on produit dans ce village et même au Cameroun. Pour le moment, il a un goût très prononcé. C’est typique de l’Afrique. Nous pensons qu’il manque quelque chose qui doit chatouiller un petit peu les papilles des consommateurs de chocolat. Nous allons aussi organiser des voyages dans ce village avec des acheteurs potentiels.
Avec quotidieneconomie