Qu’est-ce que la nouvelle Route de la soie?
La Route de la soie est le nom donné en 1877 par le géographe allemand Ferdinand von Richthofen à l’ancien réseau de routes commerciales reliant la Chine à l’Asie centrale et occidentale, à l’Inde et à la région méditerranéenne. Aujourd’hui, la Chine insuffle une nouvelle vie à la Route de la soie dans le but de forger des relations plus solides avec ses voisins grâce au développement et au partage des ressources. Le président Xi Jinping, s’exprimant lors du Forum économique mondial 2017 à Davos, a évoqué l’ancienne Route de la soie, soulignant le fait que le commerce international est une activité inhérente à la condition humaine qui a permis de maintenir la paix et la stabilité pendant de longues périodes.
Quel est son potentiel ?
Aujourd’hui, la nouvelle Route de la soie, ou ce que l’on appelle l’Initiative Belt and Road, a le potentiel de provoquer un changement profond de l’ordre mondial en direction d’un nouveau multilatéralisme. L’Initiative Belt and Road est avant tout une infrastructure stratégique d’envergure historique. La planification et la fourniture d’une infrastructure évolutive de production d’électricité, de transport, d’approvisionnement en eau et de télécommunications apporteront une connectivité économique et sociale indispensable aux 65 pays situés le long de ce nouveau réseau. Avec l’Initiative Belt and Road, la Chine propose de partager ses immenses ressources financières et industrielles, ainsi que quatre décennies de réforme et d’ouverture, tout en garantissant son propre développement à long terme.
« L’initiative Belt and Road apporte une contribution unique à la coopération internationale et au développement économique : basée sur l’approche des stakeholders, elle cherche à tirer le meilleur parti des forces du marché, elle prépare au mieux la quatrième révolution industrielle, elle est construite autour d’une plate-forme ouverte et, plus important encore, elle constitue le récit positif dont le monde a besoin. » Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du Forum économique mondial
L’initiative Belt and Road poursuit cinq objectifs principaux : la coordination des politiques, la connectivité des installations, le commerce sans entrave, l’intégration financière, et l’échange de personnes à personnes. Au-delà de l’engagement initial du gouvernement chinois à hauteur de 1 000 milliards de dollars dans le développement des infrastructures, que les estimations conservatrices jugent viable, l’Initiative Belt and Road nécessitera environ 6 000 milliards de dollars supplémentaires dans les 15 prochaines années pour financer les projets d’infrastructure alimentant les économies voisines. Au cours de cette période, les Chinois prévoient d’investir 4 000 milliards de dollars au total, c’est-à-dire 20 fois les 17 milliards de dollars investis au cours du Plan Marshall après la Seconde Guerre mondiale, soit environ 190 milliards de dollars d’aujourd’hui. Plusieurs banques multilatérales de développement se sont engagées à soutenir l’Initiative Belt and Road pour financer les projets concernés et atteindre ces objectifs ambitieux.
Quelles sont les huit étapes vers une prospérité partagée et un avenir durable?
Pour éviter d’être enfermés dans des schémas de développement non durables, qui constituent le piège habituel des projets d’infrastructures stratégiques à grande échelle, nous prévoyons huit facteurs de transformation susceptibles de conduire à une gestion de haut niveau de l’Initiative Belt and Road et de raviver l’esprit de prospérité partagée. Ces idées découlent de plusieurs années d’analyse de l’industrie de l’infrastructure et de ses projets de développement.

1. Vision partagée : Obtenir un soutien transnational et international pour une vision commune du développement d’infrastructures stratégiques qui favorisent le bien-être, et un sens national des objectifs pour les communautés situées au-delà des frontières nationales.
2. Multilatéralisme : Organiser un dialogue politique ouvert et multilatéral qui aborde la coopération public-privé, le financement de projets en début de processus, l’approvisionnement standardisé et la transparence, afin d’uniformiser les règles du jeu et d’établir des relations de confiance.
3. Installation de préparation des projets : Création d’une installation de préparation de projets d’infrastructure pour assurer un flux de projets finançables et rentables, et un centre d’excellence transnational pour fournir le plus grand portefeuille de projets jamais réalisé.
4. Atténuation des risques : Atténuer proactivement les risques politiques et réglementaires pour stimuler l’engagement des parties prenantes et la confiance des investisseurs, des acheteurs et des opérateurs.
5. Développement durable : S’engager sur les principes de durabilité, d’inclusion et d’accessibilité afin de générer de la valeur pour les générations futures au-delà de l’Agenda 2030.
6. Innovation: Renforcer l’innovation technologique et commerciale pour créer de la valeur durable tout en préparant l’avenir.
7. Échange de personne à personne : Gouverner les migrations nationales et transfrontalières et promouvoir l’apprentissage et la compréhension mutuels, afin de permettre et d’approfondir les échanges interpersonnels et la coopération culturelle transnationale, en poursuivant une croissance forte et un objectif d’universalité.
8. Orienté vers l’humain et l’avenir : Fournir le nouveau patrimoine d’infrastructures humaines au-delà de l’utilisation actuelle de l’infrastructure pour le prochain millénaire.
Pour en savoir plus sur la mise en œuvre des huit étapes vers une prospérité partagée et un avenir durable, cliquez ici.
Les points de vue, opinions et positions exprimés par l’auteur Sergio Suchodolski sont les siens et ne reflètent pas nécessairement les opinions, opinions ou positions de la Banque de développement.
Avec weforum.org