L’ouverture de la 13ème édition de la Semaine nationale de l’internet et des technologies de l’information et de la communication (SNI) placée sur le thème : « Internet et sécurité », est intervenue, le mardi 7 novembre 2017, sous le patronage du Premier ministre, Paul Kaba THIEBA. L’ouverture de la 13ème édition de la SNI qui se tient du 7 au 11novembre 2017 a également marquée le lancement officiel du projet e-Burkina.
De nos jours, l’on ne saurait parler de lutte contre l’insécurité en occultant les Technologies de l’information et de la communication (TIC).
C’est cette problématique qui a guidé le choix du thème « Internet et sécurité » de la 13ème édition de la Semaine nationale de l’internet et des technologies de l’information et de la communication (SNI) dont l’ouverture a eu lieu le mardi 7 novembre 2017.
Le Représentant-résident de la Banque mondiale au Burkina Faso, Cheick KANTE, a salué le Gouvernement burkinabè pour son engagement, pour son leadership dans le domaine des TIC matérialisés, entre autres, par le projet e-Burkina d’un montant de 20 millions de dollars américains.
Ce projet, a-t-il expliqué, a pour ambition de favoriser le développement d’une plateforme numérique mutualisée pour tous les organismes publics pouvant recueillir stockés utilisé et partagés des données non seulement au sein du Gouvernement mais avec le secteur privé et l’ensemble de la population.
De l’avis du parrain de la 13ème édition de la SNI, le ministre d’Etat, ministre de la Sécurité intérieure, Simon COMPAORE, le choix du thème traduit toute l’importante que le pays accorde à la sécurité en ce sens que « la question de la sécurité est et demeure pour toute société un élément fondamental ».
« De nos jours l’importance croissante prise par les TIC concourt à l’émergence d’une nouvelle société de l’information qui permet de créer des passerelles entre l’innovation numérique et les préoccupations sécuritaires que connaissent nos pays aux plans individuel, collectif économique social et politique. L’importance et la complexité des ses préoccupations sécuritaires remettent en cause les manières de gouverner, de communiquer, de penser et d’agir au quotidien », a-t-il développé.
A l’entendre, la sécurité n’est plus considérée comme un Etat mais comme un processus qui se construit, se repart et s’améliore en permanence.
Toute chose qui, selon lui, exige des services de sécurité un besoin en technologies de communication telles que les analyses vidéos intelligentes pour assurer la sécurité publique.
« Si les infrastructures numériques sont aujourd’hui omniprésentes dans tous les processus de nos activités socioéconomiques elles sont inévitablement également utilisées à des fins hostiles non pacifiques », a-t-il mentionné, avant d’indiquer que « les organisations terroristes se sont judicieusement appropriées ces technologies de communication à leur profit la priorité essentielle est alors de maitriser de telles utilisations et limiter toute application belliqueuse des TIC ».
Quant au Premier ministre, Paul Kaba THIEBA, il a signalé que l’économie numérique (télécommunications, audiovisuel, services sur internet, logiciel, électronique, services informatiques) est l’un des secteurs les plus dynamiques de l’économie mondiale.
C’est au regard de cette réalité, a-t-il déclaré qu’il y a de cela deux décennies, que notre pays a initié la réforme de son secteur Telecom/TIC qui a permis de mettre en place un cadre juridique en harmonie avec les textes communautaires et dans lequel s’exercent les activités d’établissement des réseaux et de fournitures des services.
Une offre encore insuffisante
Selon les données fournies par l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP) et relayées par le Chef du Gouvernement, les chiffres clés du secteur présentent au 1er trimestre 2017 un taux de pénétration mobile de 83,47% ; un taux d’accès internet de 19% contre une moyenne africaine d’environ 25% avec des disparités atteignant 50% pour des pays comme le Maroc et l’Afrique du Sud ; un coût moyen de la connexion internet fixe qui varie entre 20 000 F CFA et 25 000 F CFA / mois, une bande passante internet qui est de moins de 20 gigabits/s, un taux d’accès à l’ordinateur de 4,8%, une télédensité globale (septembre 2016) de 69%, une contribution du secteur à l’économie nationale 4% du PIB…
« Des progrès ont été réalisés mais l’offre demeure très insuffisante, irrégulière et trop coûteuse contre une demande en forte croissance. Les infrastructures de télécommunication dans notre pays sont marquées par un déficit de réseaux haut débit induisant cette faible qualité de l’offre, la cherté des services et une fracture numérique », a-t-il affirmé.
Selon ses dires, dans le but de résorber cette fracture, le programme présidentiel exprimé à travers le PNDES a fixé des objectifs ambitieux pour le développement de l’économie numérique.
« Le PNDES a l’ambition de placer le développement des TIC au cœur de notre stratégie de développement. Pour ce faire, des défis doivent être relevés en matière de formation de ressources humaines qualifiées, de développement des infrastructures large bande, d’amélioration continue de la gouvernance du secteur et de développement de contenus locaux », a-t-il souligné.
A l’écouter, les projets structurants proposent déjà des solutions pertinentes à nos préoccupations notamment le Programme Régional des Infrastructures de Communication de l’Afrique de l’Ouest avec l’interconnexion effective et directe par fibre optique avec le Ghana et bientôt avec le Benin, le projet backbone national en fibre optique dont la première phase sera lancée d’ici la fin de l’année pour la réalisation de 2001 kilomètres tandis que la seconde phase porte sur la réalisation d’un réseau de plus de 8000 kilomètres, le projet de mise en place d’une infrastructure Cloud au profit de l’Administration, des entreprises et des citoyens (G-Cloud).
Par ailleurs, il a insisté sur le fait que la dématérialisation des infrastructures permise par l’informatique en nuage est un formidable enjeu de compétitivité pour nos entreprises car elle devrait permettre de réduire les charges informatiques de 35% à 50% en moyenne.