«Le secteur privé doit être ramené à s’intéresser au financement des infrastructures. Il est temps de migrer vers un modèle où le partenariat public-privé deviendrait un pilier important dans toutes les actions engagées».
Performance, efficacité, durabilité et financement. Ces thématiques étaient au cœur des débats engagés lors de la 10ème édition du Forum africain des infrastructures. Prenant fin ce mercredi à Marrakech, cet événement a été une occasion de discuter des perspectives de l’intégration régionale à l’ère des infrastructures de future génération. Nombreux sont les pays à avoir partagé leur expérience durant cette rencontre panafricaine. Le Maroc, la Tunisie, le Burundi et le Congo Brazzaville ont étalé leurs propres visions lors de la séance inaugurale de cette manifestation organisée par i-conférences en partenariat avec le ministère de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau. Les échanges ont porté sur l’identification de mécanismes et stratégies pouvant contribuer à accélérer l’émergence d’infrastructures nouvelles.
Des axes que le Maroc a intégrés précocement dans sa vision transversale. Le Royaume sert, en effet, de modèle au niveau régional et continental. Un grand chantier a été ouvert dans ce sens et ce depuis l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI donnant aux infrastructures marocaines un nouvel élan que cela soit sur le plan routier, ferroviaire, portuaire ou aérien. Cette expérience a permis au Royaume de tirer un enseignement principal : le développement ne peut être conçu sans la mise en place d’une politique d’infrastructures à long terme. C’est d’ailleurs sur quoi a insisté Abdelkader Amara, ministre de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, lors de sa participation à un panel ayant pour thématique: «Quelles infrastructures de transport pour l’Afrique de demain?».
Le ministre de tutelle a mis l’accent sur trois mesures déterminantes, à savoir une vision cohérente, une synergie entre tous les intervenants publics soient-ils ou privés ainsi que l’innovation aussi bien en termes de design que de financement. «Dans le domaine d’infrastructures particulièrement, nous devons avoir une politique unique et cohérente qui devrait transcender les mandats gouvernementaux. L’Afrique devrait suivre un modèle qui permet à ses infrastructures d’avoir une dimension non seulement locale mais également continentale», peut-on relever du ministre.
Par ailleurs, Abdelkader Amara mise gros sur l’implication des acteurs privés dans le financement des visions établies à long terme. En se focalisant sur le cas Maroc, le ministre a rappelé que sur toute cette période l’Etat a pris en charge seul l’investissement dans les infrastructures. Un engagement qui est passé de 2,7 milliards d’euros sur le quinquennat 1998-2002 à 12 milliards d’euros sur la période 2012-2016. «Le secteur privé doit être ramené à s’intéresser au financement des infrastructures. Il est temps de migrer vers un modèle où le partenariat public-privé deviendrait un pilier important dans toutes les actions engagées», précise le ministre. Pour ce faire, l’obligation étant d’adapter l’arsenal juridique en vigueur en vue de garantir l’assouplissement des procédures et drainer davantage d’opérateurs privés.
Rappelons que plus de 400 participants ont pris part à la 10ème édition du Forum africain des infrastructures. Cette édition est marquée par la tenue d’une séance d’appels à projets. Cette cession a pour finalité de présenter les programmes d’investissements et les programmes structurants dans les différents pays participants.
Avec aujourdhui.ma