« J’en appelle à vous tous, mes partisans, à rester calmes pendant que nous traversons la phase juridique de l’élection », a déclaré George Weah. De son côté, la présidente sortante Ellen Johnson Sirleaf a exhorté ses concitoyens à préserver la « démocratie attaquée ».
Le second tour aurait dû se tenir mardi 7 novembre entre George Weah et le vice-président Joseph Boakai, respectivement premier et deuxième au premier tour le 10 octobre. Mais la Cour suprême en a décidé autrement en suspendant lundi le processus. Objectif : demander à la Commission électorale d’examiner le recours déposé par Charles Brumskine, candidat arrivé troisième avec 9,6% des voix.
Front contre Weah
Face à ses sympathisants rassemblés au siège de son parti, le Congrès pour le changement démocratique (CDC), George Weah a demandé à ses partisans de « rester calmes ». « Ils disaient que nous, les CDCiens, étions des hooligans, des fauteurs de troubles, mais en 2017 nous savons qui sont les vrais fauteurs de troubles », a ajouté le sénateur et ex-star du foot.
Une remarque directement adressée à Joseph Boakai, Charles Brumskine, et deux autres candidats malheureux, qui ont engagé mardi des discussions pour constituer un front contre lui. « Nous sommes conscients de leurs tactiques, de leurs provocations, mais nous ne laisserons pas cela nous distraire, nous travaillons pour la victoire finale », a assuré George Weah.
Les avertissements d’Ellen Johnson Sirleaf
En attendant l’examen du recours par la Commission électorale, les tensions politiques ne cessent de s’exacerber. De fait, la présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf, a non seulement été mise en cause par Charles Brumskine, avocat et vétéran de la politique, mais aussi par son propre vice-président Joseph Boakai. Les deux hommes l’ont chacun accusée d’avoir pesé sur les résultats du premier tour, notamment en rencontrant à son domicile des responsables de la Commission électorale nationale (NEC).
Face aux attaques, Ellen Johnson Sirleaf a exhorté la classe politique à se ressaisir. « À présent, notre démocratie est attaquée. La réputation de notre pays est attaquée. Notre économie est sous pression. Nous, responsables politiques, devons faire mieux que ça », a-t-elle lancé dans une déclaration lue à la radio mardi soir.
« Les allégations, le discours de haine, le langage rétrograde, ont caractérisé ce qui devrait être un moment de fierté dans notre histoire », a-t-elle déploré, alors que l’actuel imbroglio électoral fait peser des incertitudes sur la première transition démocratique depuis trois générations au Liberia, ravagé de 1989 à 2003 par l’une des plus atroces guerres civiles du continent, responsable de quelque 250 000 morts.
Avec jeunafrique