Elle est déjà bien loin l’époque où Solibra, filiale du français Castel, trônait en maître absolu sur le marché ivoirien de la bière. Un an après son implantation sur les bords de la lagune Ebrié, Brassivoire, née d’une joint-venture entre les groupes CFAO et Heineken, le numéro deux mondial du marché de la bière, affiche son ambition de jouer les premiers rôles.
Porté par la vague de succès de sa marque de bière IVOIRE, Brassivoire annonce le doublement de sa production d’ici fin 2017. D’un coût de 20 milliards FCFA, soit environ 30,5 millions d’euros, ce nouvel investissement va porter la production de la firme à 1,60 million d’hectolitres soit plus de la moitié de la demande estimée à 2,6 millions. Et pour Alexandre Koch, le directeur général, ce projet prévu sur la période 2018-2019 a été avancé de plus d’un an.
Après la guerre des prix et des affiches publicitaires qui a suscité la polémique, la compétition entre les deux brasseurs du pays prend donc une nouvelle dimension. Solibra, habitué a voguer seule sur le marché ivoirien n’est donc pas encore parvenu à contenir les assauts de son grand rival, plus coriace que ses défunts concurrents Bracodi et LBI (Les brasseries ivoiriennes) qu’il avait rachetés respectivement en 1994 et 2015. Le dernier, LBI, dont la marque Number One avait un tabac sur le marché, avait été repris seulement un peu plus d’un an après son lancement.
Certes Solibra qui dispose d’une offre diversifiée de bières avec des marques comme Bock (principal concurrent de Ivoire), Castel ou encore Flag, a lancé récemment un nouveau produit, BB City, pour soutenir son offensive. Mais il faudra compter sur les ambitions tenaces de Brassivoire. Le porte-flmabeau d’Heineken vient en effet de lancer « Maltina », sa première boisson non alcoolisée à base de malt. Peut-être un premier pas vers le marché des limonades ? Solibra semble en tout cas avoir prit les devant ; depuis quelques semaines, l’entreprise a réduit le format et le prix de ses boissons sucrées vendues en bouteilles plastiques.
Après plus de deux décennies de règne sans partage, Solibra semble cette fois avoir trouvé adversaire à sa taille.
Avec financial