Dans le cadre de son plan visant à passer du statut d’importateur à exportateur majeur d’énergie, les Etats-Unis ont conclu des accords d’approvisionnement en énergie avec le Nigéria, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud. L’annonce a été faite, le 26 octobre dernier, par Rick Perry (photo), le secrétaire américain à l’Energie, lors de la conférence Africa Oil Week qui s’est tenue, la semaine écoulée, en Afrique du Sud.
« Les Etats-Unis veulent devenir partenaire du Nigeria, de l’Afrique du Sud et de tout le continent dans le domaine de l’Energie », a-t-il déclaré selon des propos relayés par Vanguard Nigeria.
Selon un membre de la délégation américaine qui a souhaité garder l’anonymat, les discussions sont en cours et de nombreuses possibilités sont envisagées comme le gaz naturel liquéfié (GNL) ou encore le charbon. Il a aussi souligné que l’objectif pour Washington est de produire de l’électricité pour les zones enclavées de ces pays.
En juillet dernier, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) avait déclaré que les Etats-Unis deviendront le premier exportateur mondial de gaz naturel, d’ici 2022, surclassant l’Australie et le Qatar. Une perspective que l’Agence explique par le fait que la fédération a considérablement augmenté sa production depuis les six, sept dernières années. Il faut noter, qu’en plus de nouveaux champs en projet, trois terminaux majeurs de GNL sont en construction sur les côtes texanes. Ils devront, entre autres, permettre de doubler le nombre de ports américains de gaz naturel, d’ici 2022.
Cette évolution de l’offre américaine ira de pair avec celle de la demande mondiale. L’AIE projette, en effet, que d’ici 2022, on ne comptera plus 15 gros consommateurs de GNL comme il y a dix ans, mais 39. Par ailleurs, la plupart seront des pays émergents.
Pour le Nigéria qui produit du gaz et du charbon, cette annonce peut paraître paradoxale. Le pays détient l’une des plus importantes réserves de gaz naturel du monde et du charbon. Cependant, la capacité électrique actuelle du Nigeria n’est que de 5 000 MW pour une demande de plus de 12 000 MW. Le potentiel de génération d’électricité grâce au charbon du Nigeria est d’environ 45 000 MW.
Pour la Côte d’Ivoire, l’arrivée de GNL américain devrait accélérer la production d’énergie électrique pour la demande interne et régionale, comme préconisé par les autorités ivoiriennes.
Enfin, l’Afrique du Sud détient des réserves immenses de charbon et ne devrait pas dire non à un peu de gaz pour stimuler sa production énergétique et son économie, par ricochet.
Avec Agenceecofin