Dans son rapport Doing Business 2018 rendu public le 31 octobre 2017, la Banque mondiale a salué la mise en place par le Cameroun, d’un fichier bancaire national des entreprises, et d’une centrale des incidents des paiements. Elle a cité ces deux événements, comme des facteurs positifs dans le sens de l’amélioration du climat des affaires en même temps que la réduction du capital minimum pour la création d’une entreprise.
En effet, 24 années après en avoir adopté le principe, la première économie d’Afrique Centrale a finalement effectué le lancement officiel de ce registre de crédit, supposé fonctionner en attendant que soit effectivement lancé un Crédit Bureau dans la sous-région, sous l’égide de la Banque Centrale (BEAC).
Une évolution que les analystes du Doing Business apprécient comme étant une avancée, pour l’accès au crédit dans le pays. Mais il faut dire que le lancement de cette plateforme n’a pas encore apporté les solutions escomptées notamment en matière de transparence sur les demandeurs de crédit. Le Doing Business 2018 révèle que seulement 8% des adultes que comptent le Cameroun, sont fichés dans ce registre, ce qui limite son efficacité.
Le Conseil national du Crédit, l’instance camerounaise en charge de la gestion des incidents de paiement, note aussi d’autres défis, comme le défaut d’informatisation, qui empêche d’avoir une transcription en temps réel, des informations sur le profil des emprunteurs et le faible niveau de publication par les banques de leurs informations sur le crédit.
Malgré cette faiblesse de son principal atout, le Cameroun a gagné 3 places dans le nouveau classement Doing Business. Il occupe désormais la 163ème place, contre 166 en 2016. Mais le pays doit encore améliorer de nombreux points de l’environnement des affaires, comme l’obtention d’un titre de propriété ou encore l’obtention d’un branchement au réseau électrique.
Rappelons cependant que l’essentiel des analyses du Doign Business concerne la ville de Douala, la capitale économique du pays. Même si la ville concentre 70% des activités selon l’institut national des statistiques, plusieurs autres entreprises évoluent dans des villes reculées, et connaissent des difficultés encore plus grandes, pour mener des affaires.
Avec agenceecofin