Depuis quelque temps, la chocolaterie La Reine Astrid, située dans la localité de Meudon, en France, commercialise une nouvelle marque de chocolat à base de cacao camerounais, révèle le journal Le Parisien. Les fèves transformées par le chocolatier français Christophe Bertrand, dans son atelier de Savigny-sur-Orge (Essonne), viennent de la localité d’Obala, située dans le département camerounais de la Lékié qui pèse, à lui tout seul, environ 40% de la production cacaoyère nationale.
L’aventure du cacao camerounais dans cette chocolaterie française commence en septembre 2016 sur Facebook, apprend-on. «Une femme qui s’appelle Aristide Tchemtchoua me demande alors si cela m’intéresse de lui acheter son cacao», se souvient Christophe Bertrand. En effet, la jeune camerounaise en a marre des prix pratiqués localement. «Quand les acheteurs viennent, ils payent notre cacao à un prix tellement dérisoire que l’on ne peut ni rembourser nos dettes, ni payer l’école pour nos enfants», explique Aristide Tchemtchoua. Une recherche sur internet lui a permis de trouver la chocolaterie La Reine Astrid dont la dénomination, fait-elle remarquer, «ressemblait àson [propre] prénom». «Je l’ai donc contacté», poursuit-elle.
Emu par la démarche de la jeune cacaocultrice camerounaise, Christophe Bertrand accepte de recevoir un échantillon de fèves, aux frais de la potentielle exportatrice. «Là, elle a osé le faire. Elle m’a envoyé 250 kg, en empruntant 700 € (environ 460 000 francs Cfa) ; ce qui équivaut à presqu’une année de salaire là-bas», rapporte le chocolatier français, impressionné par la détermination de celle qui deviendra alors sa partenaire commerciale.
Au mois de mai dernier, le chocolatier français qui a d’abord remboursé les frais déboursés par Aristide pour lui envoyer des échantillons des fèves de cacao depuis Obala, est arrivé au Cameroun, pour rencontrer les producteurs de cacao réunis par Aristide Tchemtchoua. «Nous leur avons appris à faire de la torréfaction, ce qui permet d’avoir un cacao bien meilleur. Puis, nous les avons aidés à monter une coopérative», confie Christophe Bertrand.
Dans les prochains mois, apprend-on, ce chocolatier français reviendra au Cameroun, cette fois-ci, pour poser la première pierre d’un édifice qui va servir à stocker, torréfier, puis trier les fèves de cacao, avant de les envoyer pour transformation dans les ateliers de la chocolaterie de Meudon.
Avec investiraucameroun