Les jeunes pousses du numérique réalisent en moyenne 54% de leur chiffre d’affaires à l’international. 59% de leur capital est détenu par leurs dirigeants et leurs salariés, qui sont à 89% en CDI. Quelques chiffres saillants, parmi ceux du baromètre 2017 d’EY réalisé auprès de 317 start-up.
Quelles sont les performances économiques et sociales des start-up du numérique en France? Alors que la France s’est dotée il y a quelques semaines d’un “incubateur” géant de start-up à Paris, connu sous le nom de Station F, le sixième baromètre 2017 réalisé par la cabinet EY et dévoilé lors de la journée France Digitale, révèle des indicateurs plutôt positifs, parfois surprenants pour certains d’entre eux, sur les jeunes pousses du secteur.
Les pouvoirs publics (collectivités locales incluses) y décèleront peut-être un encouragement à poursuivre leurs efforts pour créer un environnement immobilier, financier et économique propre à susciter la création d’emplois dans le secteur du numérique.
Ces statistiques sont issues des données collectées en 2016 auprès de 317 start-up (contre 116 sondées en 2013) dont la somme des chiffres d’affaires a atteint 5,3 milliards d’euros (+33% en un an) en 2016. Le cabinet EY, associé à France Digitale, a ensuite consolidé les résultats de cette enquête pour en présenter la synthèse.
- 54%: c’est la proportion du chiffre d’affaires réalisé à l’international par l’ensemble des start-up ayant répondu à l’enquête. C’est un record pour le baromètre dont c’est la sixième édition. Pour accélérer leur activité à l’international, 81% des sociétés de plus de 50 millions d’euros de revenu annuel ont choisi de s’implanter hors de France en ouvrant au moins un bureau à l’étranger (35% pour l’ensemble du panel).
- 89%: c’est le pourcentage de salariés en contrat à durée indéterminée (CDI) dans les start-up sondées. Ces statistiques sont la preuve que la précarité n’est pas la règle dans les sociétés du numérique même si le recours à des freelance est cité par 45% des start-up. La croissance de leurs effectifs a été de 25% entre 2015 et 2016. Cette tendance à l’embauche devrait se poursuivre: 94% des participants indiquent qu’ils recruteront en 2017.
- 35%: c’est la part des start-up qui ont au moins un investisseur d’origine étrangère à leur capital. Elles n’étaient que 25% en 2014. En 2016, les levées de fonds cumulées par ces start-up depuis leur création atteignent plus d’un milliard d’euros. Le financement n’arrive qu’en troisième position dans les principaux freins au développement qu’elles évoquent, derrière les difficultés à recruter (en premier) et les charges sociales.
- 47%: c’est la proportion des start-up qui recherchent des profils commerciaux et marketing alors qu’elles ne sont que 40% à chercher à pourvoir des postes de programmeurs et développeurs informatiques. Elles sont 53% à considérer que ces derniers sont des profils toujours difficiles à recruter. “Alors qu’il est toujours aussi difficile de trouver des développeurs, les start-up peinent aujourd’hui à trouver de très bons commerciaux” commentent les auteurs de l’étude.
- 59%: c’est la part du capital qui est en moyenne détenue par les dirigeants et les salariés. Cette proportion élevée s’explique par l’approche entrepreneuriale propre aux jeunes pousses du numérique. Dans 74% des start-up, les instruments de capital sont utilisés pour motiver les salariés que ce soit sous forme de bons de souscriptions de parts de créateur d’entreprise (68%), de stock-options (14%) ou d’actions gratuites (18%).
- 10%: c’est le pourcentage des femmes qui sont à la tête d’une start-up. Cette statistique confirme la sous-représentation notable des femmes dans la création d’entreprises du secteur numérique même si cette statistique ne porte que sur 40% de l’échantillon (126 start-up sur 317 ayant répondu à cette question). Ce pourcentage de femmes dirigeantes n’évolue quasiment pas puisqu’il était de 9% dans le baromètre 2015. Globalement, cette sous-représentation féminine concerne tous les échelons des start-up: il n’y a que 28% de salariés de sexe féminin dans les effectifs totaux recensés.
- 55%: c’est la proportion des start-up de moins de 5 ans qui ont recours à des incubateurs ou accélérateurs. Ce pourcentage est lié à la taille du chiffre d’affaires: lorsqu’elles réalisent 5 millions d’euros de chiffre d’affaires, les start-up sont 52% à être hébergées dans l’une ou l’autre des structures de soutien à la création d’entreprises innovantes. Il n’y a rien d’étonnant à cela: l’innovation est au cœur des préoccupations des pouvoirs publics et des collectivités. Tous ont multiplié à dessein (pour rendre leur territoire plus attractif tout en suscitant la création d’emplois) les structures d’accompagnement des start-up du numérique.
Avec bfmbusiness