Le soutien à la sécurité alimentaire et au développement durable fait partie des 4 axes retenus par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) dans son nouveau plan stratégique 2015-2019, aux côtés du soutien aux infrastructures, aux entreprises, à l’ingénierie du financement et aux services, ainsi qu’à la mobilisation des ressources.
Bilan 2009-2013 : 46% des financements de la BOAD au rural
Dans son document faisant été de son Plan stratégique, la BOAD dresse son bilan de son Plan précédent sur 2009-2013, notamment en matière agricole, un de ses secteurs prioritaires. “Dans le domaine du développement rural et de la sécurité alimentaire, le montant des engagements de la Banque de 2009 à 2013 (296,25 milliards de F CFA) correspond à 46% du total des financements non marchands de la période.”
Plus précisément, il a été réalisé 55 retenues d’eau (4 379 000 m3) , des aménagements hydroagricoles et des périmètres irrigués couvrant 65 355 ha pour la production de 975 189 tonnes de cultures céréalières (riz, mil, sorgho, niébé, etc) et maraîchères ; l’aménagement de 492 ha de terroirs villageois pour freiner l’exode rural ; l’aménagement de 1 059 km de routes et de pistes de dessertes rurales ; la fourniture d’électricité à 10 000 habitants à travers des projets d’électrification rurale ; la formation de 3 000 groupements de producteurs, distribution de kits d’intrants et offre d’itinéraires techniques à 60 260 producteurs ; la construction de 5 269 infrastructures de mise en marché (magasins de stockage, hangars de marchés, etc.) ; le soutien au développement de l’entreprenariat rural avec mise en place de 200 plateformes multifonctionnelles et promotion de 31 sociétés d’intensification de la production agricole (Sipa).
La sécurité alimentaire, la priorité de demain
Quant à l’avenir, “le développement du secteur agricole et la réalisation de la sécurité alimentaire sont entravés par l’impact du changement climatique, l’insuffisance des investissements et la faible capacité de mise en œuvre des projets“, estime la BOAD dans son document de référence. Les changements climatiques conduiraient à une réduction de 20 à 50% des rendements des cultures pluviales à l’horizon 2050, estime la Banque.
“Dans ce contexte, le challenge est de faire du secteur agricole la principale base de création de chaînes de valeurs et un levier essentiel de développement économique par des interventions visant le développement d’une offre agricole suffisante, diversifiée et résiliente.” Pour ce faire, au moins 50% des ressources concessionnelles non dédiées sera consacré au développement rural et à la sécurité alimentaire, précise la banque, ainsi qu’aux projets structurants en matière environnementale et climatique.
La maitrise de l’eau, l’accès aux intrants et aux équipements, l’accroissement et la valorisation de la production, la promotion des chaînes de valeur, sont autant d’axes majeurs cités dans le Plan stratégique, à l’instar de la gestion durable des terres ou encore la sécurisation des revenus des producteurs. Une attention particulière sera accordée aux exploitations familiales mais aussi au développement du crédit agricole “pour faciliter le financement d’intrants et de matériels agricoles“.
En outre, il s’agira, note la Banque, de promouvoir un programme d’assurance récolte. “Des financements seront accordés pour, d’une part intensifier des activités d’assurance agricole dans les pays disposant de compagnies d’assurances agricoles et, d’autre part, initier des activités de promotion de cette assurance en vue de la création de sociétés d’assurance dédiées, dans les autres pays.”
Parmi les filières, la BOAD précise vouloir appuyer la mise en œuvre de la stratégie coton/textile de l’Union, notant la faiblesse de la transformation industrielle : dans la filière coton, “premier produit agricole d’exportation de l’Union“, ce taux de transformation n’est que de 3% environ. Elle précise aussi vouloir accorder une “attention particulière” “à la boucle café/cacao afin de booster les exportations“.
Parallèlement, la Banque précise vouloir appuyer le développement de grands aménagements hydro-agricoles tels que ceux des vallées du Niger et de l’Ouémé, ainsi que les initiatives sous l’égide de l’Office du Niger, de l’Autorité de développement intégré de la région du Liptako-Gourma (ALG) ou encore de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS).