L’Agence spatiale européenne (ESA) a débloqué le mois dernier environ 1,4 milliard d’euros pour prolonger l’utilisation de la Station spatiale internationale (ISS) jusqu’en 2024 et pour poursuivre l’exploration de la planète Mars.
Le spationaute belge Frank De Winne, qui a effectué deux missions sur l’ISS, a déclaré au journal belge L’Echo qu’il semble évident que l’ISS — techniquement certifiée jusqu’en 2028 — ne pourra pas être maintenue encore 50 ans et qu’elle “finira donc par devoir être détruite” pour “construire quelque chose de neuf”.
Selon lui, au-delà de cette période, l’ISS se transformera en une sorte de campus où les entreprises privées effectueront de la recherche scientifique, explique-t-il à L’Echo:
“Il y a une volonté des partenaires de l’ISS d’évoluer vers une utilisation plus commerciale de l’orbite basse, plutôt que d’être propriétaire ou manager du programme. Le schéma actuel, c’est que les États sont responsables: des cahiers de charges, de la construction, de l’exploitation… On voudrait évoluer vers une situation où les agences ne seraient plus responsables, mais pourraient acquérir un service de la part d’entreprises privées qui mettront en œuvre la station pour faire de la recherche.”
Ainsi, Frank De Winne, aujourd’hui responsable de la formation des astronautes européens à l’EAC à Cologne (Allemagne), indique que ces nouveaux acteurs devront aussi chercher d’autres firmes — y compris non spatiales — intéressées pour utiliser l’ISS, comme par exemple “des compagnies pharmaceutiques qui souhaiteraient exploiter de nouveaux médicaments”, détaille-t-il à L’Echo.
D’après l’astronaute belge, il s’agira au départ d’un marché subventionné, “un peu comme l’énergie renouvelable”, précisant que “les États membres de l’Agence spatiale européenne ont décidé qu’ils étaient prêts à donner jusqu’à 30% de leurs ressources pour développer le marché.”
Avec businessinsider