La Banque de France a publié lundi 25 juin son évaluation bisannuelle des risques pesant sur notre système financier. Elle en a identifié quatre en particulier.
Les risques liés à l’endettement du secteur privé, soit l’endettement des entreprises et des ménages, figure en tête de la liste. Ils sont jugés « élevés » par l’institution bicentenaire, « avec une perspective de hausse au cours des six prochains mois ».
Le taux d’endettement du secteur privé non financier s’affiche ainsi en progression et s’est élevé à 130,2% du PIB au quatrième trimestre 2017, dont 71,8% du PIB pour les sociétés non financières et 58,4% pour les ménages.
Une situation qui contraste avec les voisins européens de la France, où l’on observe plutôt une baisse du ratio d’endettement des ménages au cours des dernières années.
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Données de la Banque centrale européenne (comptes financiers trimestriels), reprises par la Banque de France.
L’endettement des sociétés non financières est porté à la fois par la progression des dettes obligataires sur les marchés et par l’augmentation du crédit bancaire, en hausse de 5,1% sur un an en avril 2018.
Les crédits octroyés aux ménages ont également augmenté de 5,7% sur un an. Ils sont soutenus notamment par le crédit immobilier, alors que les prix progressent dans l’immobilier résidentiel.
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Croissance annuelle du crédit à fin avril 2018. Chiffres d’Eurostat repris par la Banque de France.
« Cette hausse s’accompagne d’un certain assouplissement des conditions d’octroi qui appelle à la vigilance », considère la Banque de France. « Même si à ce stade les risques de crédit correspondants sont diffus compte-tenu des modalités des emprunts immobiliers, principalement rémunérés à taux fixe et assortis d’un cautionnement », tempère néanmoins l’institution.
Outre les risques liés à l’endettement du secteur privé, qui inclut donc les ménages, la Banque de France a repéré trois autres types de risque:
- Les risques de marché, « dans un contexte où les valorisations sur les marchés financiers continuent leur progression, indiquant un appétit pour le risque élevé ». La banque centrale relève deux principales sources d’instabilité dans ce domaine: la politique économique américaine et le nouveau gouvernement italien.
- Les risques liés aux taux d’intérêt en Europe. Il s’agit toutefois d’un risque « à un niveau modéré et qui devrait être stable au cours des six prochains mois« . Les taux restent à un niveau historiquement bas, mais « la possibilité d’une hausse brutale des taux d’intérêt longs serait une source potentielle de risque », estime la Banque de France.
- Les risques liés aux changement structurels du système financier, « également modérés et assortis d’une perspective stable ». L’enjeu pour le secteur est de parvenir à maîtriser les coûts et à s’adapter à la digitalisation de l’économie et l’émergence de nouveaux acteurs, comme les fintech.