Créer sa boîte en quarante-huit heures ! De nombreux néophytes ont été trompés par cette promesse qui correspond en fait à la dernière étape du processus, celle qui va de l’immatriculation au centre de formalités des entreprises (CFE) à la réception par le créateur de l’extrait Kbis et du récépissé de création. Mais, avant d’en arriver là, attendez-vous à un très long parcours pour réussir à mettre sur pied un projet solide, structuré et bien financé.

Financement

Si la partie étude de marché peut être bouclée en quelques semaines, vous devez commencer à envisager la question du financement six mois avant la création officielle de l’entreprise. Elle englobe la rédaction du business plan (indispensable pour chiffrer les besoins financiers et convaincre les banquiers) et la recherche de fonds ou d’aides. Pour ce dernier point, le montage des dossiers est chronophage. Comptez de quatre à six mois entre l’envoi d’une candidature et le versement des fonds.

Emplacement

Cette phase peut être longue si vous vous installez dans un local commercial. Prévoyez cinq mois entre la recherche de l’emplacement, la signature du bail, les travaux éventuels et l’entrée dans les locaux. Ne traînez pas non plus si vous souhaitez obtenir une place dans les espaces de coworking ou dans des structures d’hébergement (pépinières, incubateurs, accélérateurs). La sélection est rude, surtout dans les grandes villes.

Quel statut ?

Ces deux grands chantiers lancés, il faut entrer un peu plus dans le détail. Deux à trois mois avant le lancement, peaufinez le volet juridique : choix du statut, des options sociales et fiscales les plus avantageuses. N’hésitez pas à vous faire conseiller par un expert-comptable ou par un avocat. Pensez aussi à choisir un nom et prévoyez du temps pour le tester auprès de votre entourage.

Sprint final

Tout s’accélère dans les deux mois précédant le lancement commercial de votre activité : démarchez les premiers clients, enclenchez la phase de communication, finalisez la rédaction des statuts si vous êtes en société et constituez vos stocks. Le dernier mois est sans doute l’un des plus denses et des plus excitants… Mais ne vous précipitez pas : établissez un miniplanning quotidien (matinée consacrée à telles tâches, après-midi à telles autres) pour être fin prêt le jour J.

“Nous avons envisagé trop tard la question du financement”

©Hubstairs. Alexandre de Vigan, fondateur d’Hubstairs.

“Moins de trois mois se sont écoulés entre l’idée de départ et l’immatriculation de la société”, raconte Alexandre de Vigan (photo-ci-dessus), le créateur d’Hubstairs (décoration en ligne). Ce trimestre a servi au jeune entrepreneur bordelais à bâtir son business plan et à trouver un nom pour son entreprise. “C’est presque ce qui a été le plus long.” Pour le reste (hébergement, statut juridique, rédaction des statuts), tout a été plié en moins d’un mois. Son seul regret : “Nous n’avons pas pris le temps de chercher des aides financières en amont. Cela nous aurait aidés.” Une erreur vite corrigée puisque, deux mois après la création d’Hubstairs, il a levé 300.000 euros auprès de business angels.

Plan d’action sur 6 mois

  • J – 6 mois. Rédigez le business plan. Rapprochez-vous des réseaux spécialisés (Réseau Entreprendre, Initiative France, BGE…).
  • J – 5 mois. Cherchez un toit : espaces de coworking, pépinières, incubateurs.
  • J – 4 mois. Peaufinez votre financement : multipliez les dossiers de demande d’aides. Présentez le projet aux banques.
  • J – 3 mois. Trouvez un nom : vérifiez la disponibilité auprès de l’Inpi et de l’Afinic (pour les sites Internet).
  • J – 2 mois. Choisissez un statut juridique (SARL, SA, SAS…).
  • J – 1 mois. Préparez votre lancement (flyers, réseaux sociaux, site Web) et choisissez une banque.
  • Jour J. Immatriculez l’entreprise au CFE dont vous dépendez (CCI, chambre de métiers, Urssaf, etc.).

Avec capital