21 304 semences d’Afrique de l’Ouest préservées dans l’Antarctique

La Réserve semencière mondiale du Svalbard a fait parler d’elle, fin août, lorsque des représentants de communautés autochtones andines ayant contribué à la création du Parc de la pomme de terre à Cuzco, au Pérou, y ont déposé 750 semences de pommes de terre. Des scientifiques du Centre pour la recherche agricole de l’Université du Costa Rica ont ajouté des espèces sauvages apparentées à la pomme de terre.

Au total, 860 000 semences de cultures vivrières du monde entier sont entreposées  dans cette chambre forte enfouie à Longyearbyen, dans l’archipel arctique de Svalbard, à 1120 km du pôle Nord. Inaugurée en 2008, elle est gérée par un accord tripartite entre : le gouvernement norvégien qui a financé les quelque $ 8 million de construction et assure l’entretien ; le Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures (Crop Trust) créé il y a 10 ans par la FAO dans le cadre du Traité international sur les ressources phytogénétiques et qui finance le fonctionnement de la Réserve ; la banque génétique nordique, NordGen.

L’Afrique de l’Ouest très active

D’Afrique de l’Ouest, on trouve d’ores et déjà à Svalbard des semences de riz, de sorgho, de pois de terre ou Arachis, de pois d’Angole, des Phaseolus (haricots) et Vigna (haricot niébé). C’est  le Centre du riz pour l’Afrique (Africa Rice Center) au Bénin qui a été le premier à faire un dépôt en 2008, suivi en 2011 par  Nigeria National Centre for Genetic Resources and Biotechnology puis en 2012 par l’Institut d’économie rurale du Mali. Depuis, plusieurs autres dépôts ont été faits.

Au total, 21 304 semences des différents pays d’Afrique de l’Ouest sont entreposés à Svalbard (voir le tableau ci-contre), les dépôts se faisant au fil du temps et souvent en plusieurs fois.

D’autre part, l’Afrique de l’Ouest, dont l’Université Félix Houphouët-Boigny sur l’aubergine, participe au projet de recherche sur les plantes sauvages du Fonds fiduciaire (Crop Wild Relative Project). En effet, face aux changements climatiques, des recherches sont effectuées sur les variétés sauvages des plantes cultivées et domestiquées pour parvenir à des plants plus résilients face aux aléas climatiques. Pour identifier et collecter ces espèces sauvages, des gens sont formés un peu partout à travers le monde, dont au Ghana et au Nigeria (ex. en Ouganda :https://www.youtube.com/watch?v=ziYP0RAqtHQ).

Avec CommodAfrica