Le cabinet Offre et Demande Agricole vient de revoir à la baisse ses prévisions : la récolte de blé française sera en-dessous de 30 millions de tonnes en 2016. Pour les producteurs français, il s’agit de la pire récolte depuis 1976.
Moins de 30 millions de tonnes de blé cette année : le cabinet Offre et Demande Agricole (ODA) vient, une nouvelle fois, de revoir à la baisse ses prévisions sur la moisson française. Après avoir annoncé 32 millions de tonnes le 12 juillet dernier , les analystes du cabinet tablent désormais sur une baisse de l’ordre de 25 % par rapport à la récolte de 2015. Le Ministère de l’Agriculture, plus optimiste, a quant à lui annoncé 37 millions au début du mois.
L’année dernière, la récolte de blé française avait atteint un niveau exceptionnel de 40,4 millions de tonnes. En 2016, il s’agira d’un nouveau record, négatif cette fois, pour l’Hexagone : les agriculteurs n’ont pas connu d’aussi mauvaise moisson depuis la grande sécheresse qui a touché la France en 1976.
Baisse des prix
La raison ? Les champs de blé ont souffert des mauvaises conditions météorologiques. Les températures trop froides, les pluies excessives et le manque de lumière ont entraîné des maladies comme la frusariose ou encore la prolifération d’insectes ravageurs… Résultat : des épis peu chargés et des grains de médiocre qualité. Cette piètre moisson tombe d’autant plus mal pour la France que ses grands concurrents (Etats-Unis, Russie et Ukraine) annoncent des récoltes record.
A cela s’ajoute une baisse des prix au niveau mondial, entamée depuis novembre 2015. Les cours ont fortement chuté sous l’effet, notamment, des révisions à la hausse des stocks mondiaux après la campagne 2015-2016. A la Bourse de Chicago, le cours a reculé de 7 % entre novembre 2015 et février 2016, alors que, dans l’Hexagone, le cours du blé meunier (département de l’Eure-et-Loir) a perdu plus de 22 % sur la même période, selon un rapport du ministère de l’Agriculture publié en mai. Il s’agissait, pour la France, du cours du blé le plus bas depuis 2010.
Pour la France, qui exporte près de la moitié de sa production (essentiellement vers l’Union européenne, le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest), c’est surtout l’annonce des récoltes pléthoriques de la mer Noire et des Etats-Unis puis de l’Argentine qui risque de faire mal, car leur blé est vendu à des prix plus compétitifs.
avec lesechos