L’Afrique a vu croître de 39% les actifs de la gestion de ses fonds souverains entre 2009 et 2015, passant ainsi de 114,27 milliards de dollars américains à 159 milliards.
Le Maroc est résolument la porte d’investissement vers l’Afrique. En témoigne l’organisation à Marrakech de la 10ème édition du Forum international des fonds souverains (IFSWF) sous le thème «Gouvernance, investissement et innovation dans un monde en évolution». Ce réseau ne réunit pas moins de 32 fonds souverains qui gèrent environ 80% des actifs souverains de la planète avec de nouveaux arrivants comme le Panama et le Ghana. Cet événement, organisé du 18 au 21 septembre 2018 par l’IFSWF et le fonds souverain Ithmar Capital, a été donc l’occasion pour les 200 présidents et directeurs généraux d’institutions financières présents de revenir sur les 10 années de la mise en œuvre des principes de Santiago. En effet, celles-ci ont établi en octobre 2008 un ensemble de bonnes pratiques concernant les fonds publics d’investissement appartenant à des administrations publiques. Elaboré par le groupe de travail international des fonds souverains et le FMI dans le contexte particulier de la crise financière mondiale, ce code de bonnes pratiques est décliné en 24 principes qui encouragent la transparence, la bonne gouvernance, la responsabilité et les pratiques d’investissement prudentes.
Dans le détail, celles-ci appellent les fonds souverains entre autres à contribuer au maintien de la stabilité du système financier mondial et la libre circulation des capitaux et des investissements, à se conformer à la réglementation et obligations de communication de l’information financière en vigueur dans les pays où ils investissent ou encore se doter de structures de gouvernance transparentes permettant de contrôler les risques. Afin de matérialiser ces pratiques, l’IFSWF aide les pays membres à mettre en œuvre les principes de Santiago, entreprend des recherches et facilite les exercices d’assistance afin d’aider les membres à renforcer leurs capacités d’investissement. Lors de ce forum plusieurs thématiques ont été abordées, notamment le rôle des fonds souverains dans la croissance économique, ou encore les challenges de la mondialisation. Les experts se sont également penchés sur les opportunités offertes par l’Afrique étant donné que le continent connaît un dynamisme important en matière de création de fonds souverains. A ce propos, le continent compte 14 fonds souverains dont Ithmar Capital (Maroc), Public Investment Cop (Afrique du Sud) ou encore le Nigeria Souverain Investment Authority (Nigeria). En termes de chiffres, l’Afrique a vu croître de 39% les actifs de la gestion de ses fonds souverains entre 2009 et 2015, passant ainsi de 114,27 milliards de dollars américains à 159 milliards.
Pour mieux comprendre les enjeux liés aux fonds souverains, il s’avère que durant les 12 derniers mois, plus de 866 milliards d’actifs souverains ont été ajoutés par les fonds souverains. Depuis le début de la décennie, 21 fonds souverains ont été établis portant leur nombre total à 78. Plus encore, 76% des fonds souverains investissent dans au moins une classe d’actifs alternative (tels que l’immobilier et les infrastructures) et 59% investissent dans les ressources naturelles, contre 47 et 55% respectivement en 2016 et 2017.
Notons que les fonds souverains sont composés des excédents de la balance de paiements, des opérations officielles de devises, du produit des privatisations ou encore des excédents budgétaires. Par ailleurs, la 10ème édition a été l’occasion de tenir le conseil d’administration et voter la nouvelle gouvernance ainsi que le pays hôte de la prochaine édition.
Avec aujourdhui.ma