La plupart des indices des prix des produits de base ont rebondi au deuxième trimestre de 2016, poursuivant leur ascension vers le haut après le bas de janvier, selon le rapport trimestriel Commodity Markets Outlook de la Banque mondiale publié fin juillet.
Les prix du pétrole ont bondi de plus d’un tiers, les métaux de 5% et l’agriculture de 8%.
Dans ce rapport la Banque mondiale met l’accent sur la forte corrélation entre l’évolution des prix de l’énergie et celle des prix des produits alimentaires. Ainsi, avec une prévision de baisse supplémentaire des prix de l’énergie en 2016, après la chute de 45% en 2015, la Banque mondiale estime «qu’environ un tiers de la chute probable de 32% des prix céréaliers et du soja entre 2011 et 2016 est due à la baisse des prix de l’énergie ». En outre, la faiblesse des prix de l’énergie a aussi pour conséquence de réduire l’incitation à produire des biocombustible comme sources d’énergie de substitution.
«La forte corrélation qui existe entre les prix de l’énergie et les prix des produits agricoles explique en partie le fait que les producteurs agricoles doivent s’attendre à des prix inférieurs lorsque les prix de l’énergie sont bas. Les pays exportateurs d’énergie et les pays exportateurs de produits agricoles doivent diversifier plus avant leurs économies pour pouvoir résister à la fluctuation des prix des produits de base» affirme Ayhan Kose, directeur du Groupe d’étude des perspectives de développement de la Banque mondiale.
Renversement de tendance sur les prix agricoles avec une hausse durant trois mois consécutifs, de 8% par rapport au 1er trimestre 2016. Les huiles et les tourteaux ont gagné 17% sur le trimestre, suivies par les boissons, les autres produits alimentaires et les matières premières agricoles qui progressent d’environ 6% chacun. Le rebond des prix a été soutenu par les pertes liées aux inondations des cultures en Amérique du Sud, en particulier en Argentine et en Uruguay, ainsi qu’un déficit de la production d’huile de palme de Malaisie et une forte demande en provenance de Chine. Cependant, les prix ont diminué en juin à la suite de nouvelles favorables pour la récolte 2016/17. Entre la mi-juin et la mi-juillet, les prix du maïs et du blé ont chuté de plus de 20% chacun, tandis que les prix du soja se sont abaissés de près de 10%.
Le rebond des prix des produits de base au deuxième trimestre n’est que temporaire, l’institution internationale tablant sur une baisse de la majorité des indices en 2016 et une légère reprise en 2017.
Les oléagineux enregistrent la plus grande progression dans les produits alimentaires
Les prix des céréales ont augmenté de 4% au deuxième trimestre de 2016, mais ils sont inferieurs de 3 % à la même période il y a un an et de 35 % à leur moyenne de 2011. Les prix du blé ont diminué de 7 %, tandis que le riz et le maïs ont gagné respectivement 12% et 7%. Sur l’année 2016, les prix des céréales devraient diminuer de 4 %.
L’indice des prix de l’huile et des tourteaux de la Banque mondiale a augmenté de près de 17% au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre, et se situait à 8% au dessus de l’indice du deuxième trimestre en 2015. Les prix du soja ont gagné 15% au cours du trimestre tandis que les prix des huiles alimentaires ont enregistré des hausses différenciées : +12% pour l’huile de palme, +20% pour la noix de coco, + 24% pour l’huile de palmiste, + 6% pour l’huile de soja et + 4% pour l’huile de colza. Les conditions demeureront favorables pour les huiles comestibles et tourteaux avec une hausse anticipée de 3% en 2016.
Cacao, café et thé haussiers
Globalement, l’indice des prix de la Banque mondiale des boissons a progressé de 6% au deuxième trimestre 2016. L’Arabica et le Robusta ont augmenté respectivement de 5 et 11% mais la Banque mondiale estime que sur 2016, les prix du café ne devraient que marginalement s’accroître compte tenu du surplus anticipé de 2,3 millions de sacs.
Quant aux prix du cacao, ils ont gagné 4 % au cours du trimestre et sont légèrement plus élevés qu’il y a un an. Une hausse qui reflète le déficit de la campagne 2015/16. La baisse de la livre sterling suite au Brexit a aussi propulsé les cours du cacao à terme à un plus à un haut de six ans. Toutefois, la Banque mondiale estime que les prix du cacao seront en moyenne de $3,03 le kilo en 2016, soit à un niveau légèrement inférieur à celui de 2015 ($3,10 le kilo).
Evolution contrastée sur les trois places aux enchères pour le thé, mais la moyenne montre une hausse de près de 8% au cours du trimestre. Les enchères de Kolkata marquent une forte hausse, +34%, causée par le resserrement saisonnier de l’offre, puis se situent les enchères de Colombo (+6%) et celles de Mombasa, en baisse de 10% avec une demande faible. Sur 2016, les prix du thé devraient chuter de 4%.
Regain sur les matières premières agricoles, caoutchouc et coton
L’indice des prix des matières premières agricoles de la Banque mondiale a gagné de 5% au cours du deuxième trimestre de 2016. Cependant, l’indice recul de 3 % par rapport à la même période en 2015, et est près de 40% inférieur à son pic du début de 2011. Une chute qui reflète le ralentissement de l’économie mondiale.
Les prix du coton ont augmenté de 6% au cours du trimestre pour atteindre $1,63 le kilo en juin, un haut de deux ans. .Toutefois, le marché du coton reste embourbé dans des stocks élevés, représentant environ une année de consommation, ainsi la Banque mondiale anticipe aucun changement de prix pour 2016 et seulement une légère augmentation est prévue en 2017.
Les prix du caoutchouc naturel ont grimpé de 27% au cours du trimestre stimulés par une hausse de 14% de la demande d’importation chinoise sur les cinq premiers mois de 2016. Toutefois, les prix du caoutchouc naturel devraient être en moyenne légèrement plus faibles en 2016.
Nouveau recul des engrais
Les prix des engrais ont chuté de 7% au deuxième trimestre enregistrant une sixième baisse trimestrielle consécutive en raison de la faiblesse de la demande d’importations, des stocks élevés et une offre abondante. Le phosphate a chuté de 14% pour le TSP et de 4% pour le DAP, la potasse de 7% et l’urée de 5%. La Banque mondiale estime que les engrais devraient décliner de 18% en 2016.
Avec Commodafrica