Les autorités éthiopiennes ont encore rappelé à l’ordre sept gros investisseurs terriens qui n’exploitent pas ou peu d’importantes superficies.
Ces 7 sociétés, dont Omo Valley Farm, Gutit Farm Development, Ayka Addis, Dasani Farm, Teame Farm et Dasench Farm au Sud du pays, ont a leur actif 37 500 ha dans 3 régions du pays, rapporte Addis Fortune.
Ainsi, après 4 à 6 ans d’attente que des investissements se réalisent, l’Agricultural Land Investment Administration Agency (ALIAA) a envoyé début juillet un dernier avertissement à l’un des développeurs agricoles, l’entreprise textile turque Ayka Addis, et un premier avertissement aux autres.
Le groupe textile turc Ayka sous pression des Européens
En partenariat avec une entreprise locale, Ayka Addis a loué il y a deux ans 10 000 ha de terres. Le groupe turc, créé en 1988, voulait créer une filiale verticalement intégrée à la maison mère pour fabriquer des vêtements et exporter. Lors de la signature de l’accord, la société devait développer 4 000 ha dans un premier temps. Or, selon ALIAA, aucun développement n’a été fait.
“Le problème a émergé après un désaccord avec nos clients européens“, a expliqué Wondem Getahun, conseiller d’Ayka, à nos confrères d’Addis Fortune. “Il y a eu des rapports compilés par des agences de presse qui suggéraient que des gens avaient perdu leur terre à cause du contrat d’Ayka avec la région, avec pour objectif de ternir la réputation d’Ayka.” Des clients européens auraient alors mis comme pré-condition à l’achat de produits textiles d’Ayka que le coton ne provienne pas de cette région d’Ethiopie. “Suite à cela, nous avons cessé notre activité sur cette ferme“, a-t-il encore précisé.
Autre exemple, la filiale du groupe indien Verdanta Harvests, impliqué dans le thé. Dans la région de Gambela, 3 000 ha ont été loués il y a 6 ans. Or, à ce jour, 143 ha seulement auraient été développés et 158 autres seraient en préparation. Un des freins, souligne encore notre confrère, a été des litiges concernant l’environnement, notamment la déforestation de superficies protégées, ce qui aurait, là encore, freiné le développement du projet agricole.
Pour sa part, Yomed Farm Development a loué 1 000 ha il y a deux ans de Beinshagul-Gumuz. Il devait exploiter 333 ha mais, à ce jour, rien n’aurait été fait, l’entreprise soulignant avoir été attaqués par des locaux il ya 3 ans.
L’ALIAA a suspendu son mandat de transférer de la terre à des entreprises commerciales, le temps de réaliser une étude pour éclaircir la situation.
A noter que cette année, l’administration de la région Sud a transféré les compétences de supervision des terres pour investissement de la Commission des Investissements au Bureau de l’Agriculture.
Avec Commodafrica