Les malheureux incidents du vendredi dernier, 22 juillet 2016 à Bouaké, ont créé des difficultés de ravitaillement en légumes sur certains marchés de la ville. Une randonnée dans certains villages qui se trouvent aux alentours de Bouaké, le lundi 25 juillet 2016, nous a permis de comprendre les raisons.
A Bamoro (10 km au nord de Bouaké), certains agriculteurs que nous avons approchés ont indiqué observer l’évolution de la situation avant de se décider à venir livrer à nouveau des légumes sur les différents marché de la ville.
« J’ai décidé d’attendre un peu pour voir l’évolution de la situation avant de reprendre mes activités. Je ne peux pas me rendre là-bas avec des légumes sans savoir si tout est rentré dans l’ordre ou pas. Si je le fais, ce sera à mes dépends. Mes clients ont aussi souhaité que je leur livre à partir du jeudi 28 juillet 2016, si tout se passe bien. C’est ce que j’attends » soutient Amani Yao.
A Diabo, (20 km à l’ouest de Bouaké), c’est le même son de cloche. N’Guessan Michel, producteur de légumes affirment attendre pendant au moins une semaine avant de ravitailler ses clients et clientes qui se trouvent dans la capitale du centre.
« Dans une semaine, je vais reprendre mes activités avec l’espoir que tout rentrera dans l’ordre. Mais pas avant une semaine. Bouaké est une ville imprévisible. Je ne veux pas envoyer mes marchandises et tomber sur des manifestants. Je perdrai tout comme cela m’est déjà arrivé. Mais j’espère que dans quelques jours tout rentrera dans l’ordre. Forcement, il y aura une pénurie sur les marchés de Bouaké au moins pendant un ou deux jours » confie-t-il.
Idem pour son collègue Koffi Boniface qui avance qu’il attendra tout comme son « ami », mais pas jusqu’à une semaine. « Moi je n’attendrai pas une semaine. Déjà le mercredi, j’irai livrer des légumes à mes clients et clientes. Je pense que tout rentrera dans l’ordre. C’est une chaîne. Si nous ne livrons pas, nous n’avons pas d’argent, et si nos clientes n’ont rien à vendre, elles n’ont plus n’auront pas d’argent. Mais aussi, les ménages n’auront rien à se mettre sous la dent. Il faut que les activités reprennent vite pour le bien du peuple » a-t-il préconisé.
Avec Agrici