Le groupe agro-industriel luxembourgeois Socfin, actionnaire majoritaire (63,72%) de la Société camerounaise des palmeraies du Cameroun (Socapalm), annonce son intention de modifier sa politique « Zéro Déforestation » en se basant sur des standards plus ambitieux baptisés « High Carbon Stock » (HCS).
La méthodologie « HCS », mise en œuvre depuis 2011 dans le secteur de l’huile de palme, a pour objectif d’identifier les zones forestières qui doivent absolument être protégées parce qu’elles stockent une quantité importante de carbone (qui serait rejetée dans l’atmosphère si elles étaient converties en plantations) ou abritent une biodiversité animale et végétale importante.
« La bonne nouvelle est que, contrairement à une première annonce en octobre 2015, cette déclaration précise que la politique « Zéro Déforestation » de la Socfin sera basée sur l’approche HCS (High Carbon Stock), le seul standard opérationnel à ce jour pour lutter efficacement contre la déforestation liée aux plantations tropicales », souligne Cécile Leuba, chargée de campagne pour Greenpeace France. « Avec plus de 185 000 hectares de plantations de palmiers à huile et d’hévéas en Afrique et en Asie du Sud-Est et des projets d’extension, l’enjeu principal reste la mise en œuvre effective de ces engagements », tempère Cécile Leuba.
Depuis février, Greenpeace a publié les résultats de plusieurs investigations menées en République démocratique du Congo, à Sao Tomé-et-Principe, au Cameroun et au Liberia, démontrant que les concessions de la Socfin incluaient des forêts primaires et secondaires stockant d’importantes quantités de carbone, rendant nécessaire l’adoption d’une politique « Zéro déforestation ». Près de 100 000 personnes ont signé une pétition exigeant du groupe Bolloré, un des principaux actionnaires de ce groupe agro-industriel belge, de s’engager dans cette méthodologie « HCS ».
Avec plus de 25 998 ha de cultures, auxquelles s’ajoutent plus de 18 265 ha de plantations villageoises, Socfin qui a racheté la Socapalm en 2006, est au contrôle de près de 63% des plantations industrielles de palmiers au Cameroun. La Socapalm elle-même regroupe aujourd’hui au moins cinq plantations de palmier à huile situées dans les régions du Littoral, du Sud et du Centre. Grâce à ses quatre huileries d’une capacité de traitement de 132 tonnes/heure, cette entreprise est le plus gros producteur du Cameroun avec environ 42% du marché de l’huile brute dite aussi « huile rouge ».
Avec Investir au cameroun