Vous les appellerez ce que vous voudrez quand il s’agira de la formation et du perfectionnement des employés : qu’ils soient connus sous les termes de séminaires, de colloques, d’ateliers, de forums, de symposiums ou de groupes de réflexion, ces événements, purement éducatifs, font désormais partie du paysage de la « mamaya guinéenne » et commencent à en être de trop. Il ne s’agit plus de formation, mais de perceptions de Per Diem. Et les participants ne sont pourtant pas les fautifs et les seuls gagnants.
Pas un jour ne passe en effet, sans qu’on ne parle de l’ouverture d’un séminaire dans des hôtels et autres centre de Laplace ou dans n’importe quel cadre réceptif de la place, en vogue.
Le journal télévisé et la presse écrite ne se lassent jamais d’en parler avec toujours les mêmes buts, à savoir améliorer les connaissances, découvrir et mettre à jour les connaissances des participants, selon les objectifs affichés.
La fin des cérémonies est toujours sanctionnée par le même décor, la présence d’un ou plusieurs ministres. Les éternels représentants de la délégation de l’Union européenne, du système des Nations-Unies, de certaines fondations privées, pour ne citer que ceux-là, sont largement représentés. Puis s’en suit la remise des certificats aux participants, les accolades et la remise de cadeaux au consultant (un masque ou statuette en bois, les tissus traditionnels Lepi ou de la forêt). L’on se quitte avec des recommandations qui ne seront jamais tenues. L’on se promet aussi d’organiser une autre édition, sans se soucier de l’impact de toutes ces formations, depuis les années 80 où elles ont commencé à se développer.
Ce décor classique est devenu un sport national pour l’administration guinéenne et les organisateurs étrangers..
Avant le démarrage des travaux, un détail important est à régler et qu’on oubliait : les enveloppes pour les Per Diem des participants et les honoraires du consultant, qui anime les débats, doivent être réglées.
Il est bien vrai qu’à l’accession à l’indépendance, la Guinée manquait de cadres, tout comme le reste de l’Afrique. Le long terme était l’objectif, c’est à dire l’enseignement supérieur à l’extérieur.
De nos jours le pays dispose de cadres qui peuvent faire marcher l’administration à grande satisfaction.
De brillants guinéens sont formés de par le monde, des États Unis à la Chine, en passant par la France bien sûr, le Canada, l’Europe de l’Est, du Maghreb, etc., et cela dans tous les domaines de métiers
Nul ne remet en question l’importance de la formation continue. C’est quelque chose qui se passe quotidiennement, dans les entreprises et administrations modernes. On a pas besoin de faire trop de bruit autour de ça formations ou que ça fasse la Une de l’actualité.
Mais, il y a bien des entités, des organismes, des pays qui trouvent de l’intérêt à ce que ces évènements soient médiatisés. C’est la meilleure manière de montrer qu’on aide et de faciliter des décaissements.
Depuis l’indépendance, il n’y a pas ce qui n’a pas été dit, sur les maux dont souffre, la Guinée. Différents diagnostics ont été faits. De tous ces diagnostics, il est reconnu que la Guinée ne souffre que d’une corruption généralisée, de mal gouvernance, de manque d’intégrité et de discipline dans le travail et la gestion. C’est le mal guinéen.
Dans cette certaine « fatigué » qui caractérise désormais les rapports entre l’occident et l’Afrique, – rapports où il n’y a plus beaucoup à proposer et à donner, il y a lieu de faire du semblant de faire quelque chose, pour combler le vide. Tout le monde se livre au jeu.
L’étude de l’incidence de tous ces séminaires, au fil des années sur la productivité et le rendement, est reléguée en dernière position.
L’administration guinéenne est tout, sauf une administration au service du développement. C’est là qu’il y’a le vrai problème. C’est bien connu et en Guinée, et chez les bailleurs.
Si c’est bailleurs de fonds étaient sérieux dans leurs promesses, ils auraient mis tous ces fonds, à la formation professionnelle sur place, pour aider à former, tous ces jeunes, à la mécanique- auto du 21ème siècle, à la soudure, et aux autres métiers recherchés.
Au rythme où vont les choses, ces séminaires et colloques ne sont voués qu’à l’échec. Ils sont pour la plupart, que de la perte d’argent et du temps. Pas autre chose.
Avec guineenews